Présidents, chefs de guerre, leaders politiques... Voici le sort des principaux protagonistes des conflits ayant déchiré les Balkans dans les années 90, alors que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) ferme ses portes fin décembre.
- Procédures en cours -
- Ratko MLADIC: L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, 74 ans, fixé sur son sort mercredi, répond d'onze chefs d'accusation, notamment pour son rôle dans le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica, qualifié de génocide par la justice internationale. Il avait été arrêté en 2011 après 16 années de cavale.
- Vojislav SESELJ: Le leader ultranationaliste serbe, 63 ans, a été acquitté en mars 2016 par le TPIY de l'ensemble des accusations de nettoyage ethnique contre des Croates, des musulmans et d'autres non-Serbes. Seselj n'était pas "le chef hiérarchique" des milices de son Parti radical (SRS), avait estimé le TPIY. Le procureur du TPIY avait invoqué des "erreurs de grande envergure" dans la décision des juges.
Son procès en appel doit se tenir le 13 décembre devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), compétent pour reprendre toute affaire du TPIY.
- Radovan KARADZIC: L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, 72 ans, a été déclaré coupable le 24 mars 2016 de génocide et de neuf autres chefs d'accusation et condamné à 40 ans de prison. Arrêté en 2008 après 13 ans de clandestinité, il est le plus haut responsable condamné pour son rôle dans les conflits en ex-Yougoslavie. Il a fait appel.
- Condamnée -
- Biljana PLAVSIC: Agée de 87 ans, elle est la plus célèbre des femmes criminelles de guerre. Vice-présidente de la République des Serbes de Bosnie pendant la guerre, puis présidente après, elle est la seule femme jugée devant le TPIY, qui l'a condamnée en 2003 à onze ans de prison. Elle avait plaidé coupable.
- Acquitté -
- Ante GOTOVINA: L'ancien général croate, 62 ans, a été condamné en première instance à 24 ans de prison par le TPIY pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Il a fait appel et a été acquitté en 2012.
- Décédés -
Slobodan MILOSEVIC: Elu en 1990 président de la Serbie, il a soutenu la cause serbe dans les conflits en Croatie (1991-95), en Bosnie (1992-95) et au Kosovo (1998-99). Evincé du pouvoir en 2000, il est décédé en 2006 à 64 ans dans le centre de détention du TPIY, où il était jugé pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
- Franjo TUDJMAN: Elu président de la Croatie en 1990, ce fervent nationaliste a mené son pays à l'indépendance en 1991, provoquant un conflit avec les Serbes de Croatie qui a fait environ 20.000 morts. Après son décès à 77 ans en 1999, le TPIY avait fait savoir qu'il aurait été inculpé de crimes de guerre s'il était resté en vie.
- Alija IZETBEGOVIC: Premier président de la Bosnie et musulman, il a mené le pays vers l'indépendance suivie d'un conflit sanglant (1992-95) entre les trois communautés dominantes (musulmans, Serbes et Croates) qui a fait 100.000 morts. Après son décès à 78 ans en 2003, le TPIY a annoncé qu'il avait fait l'objet d'une enquête pour crimes de guerre n'ayant pas abouti à une inculpation. Son fils Bakir est l'actuel membre bosniaque musulman de la présidence tripartite bosnienne.
- Zeljko RAZNATOVIC, alias ARKAN - Chef du groupe paramilitaire des "Tigres", formé en 1990 pour "défendre les intérêts serbes" en Croatie et en Bosnie. Il a été inculpé en 1997 par le TPIY de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour des faits commis en 1995 à Sanski Most (Bosnie), mais l'acte d'accusation n'a été révélé qu'après sa mort. Arkan a été abattu à 47 ans le 15 janvier 2000 dans le hall de l'hôtel Intercontinental de Belgrade. Un assassinat toujours non élucidé.
- Jamais inquiété -
- Hashim THACI - Président du Kovoso depuis 2016, il fut chef politique de la guérilla indépendantiste albanaise kosovare, qui a combattu les forces serbes durant le conflit de 1998-99. Il a mené son pays à l'indépendance en 2008.
En 2015, le parlement du Kosovo a institué un tribunal spécial installé à La Haye pour juger les crimes de guerre commis par les membres de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). D'anciens dirigeants de l'UCK, dont M. Thaçi, pourraient être inculpés.