Il est "peu probable" que des dirigeants de l'Union européenne assistent début septembre à la parade militaire organisée par la Chine pour commémorer la capitulation du Japon lors de la Deuxième guerre mondiale, a affirmé vendredi l'ambassadeur de l'UE à Pékin.
Désireuse de célébrer en grande pompe le 70e anniversaire de la défaite japonaise, la Chine organisera le 3 septembre sa première grande parade militaire depuis 2009.
Un certain nombre de chefs d'Etat européens ont été conviés, "mais peu ont pris leur décision", a indiqué vendredi Hans Dietmar Schweisgut, ambassadeur de l'UE en Chine.
"Je ne peux pas parler pour les autres, mais je pense qu'il est très peu probable que des hauts responsables des institutions de l'UE assistent" à l'évènement, a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse.
Il a pointé les inquiétudes entourant ce grand défilé militaire, dans un contexte de vives tensions géopolitiques.
De fait, le régime communiste confère une ampleur et une solennité inédites à cette commémoration au moment où les relations sino-japonaises sont particulièrement dégradées.
Pékin reproche à Tokyo de refuser d'admettre l'ampleur des crimes de guerre nippons, et associe volontiers ce contentieux historique aux différends territoriaux qui opposent les deux pays.
"Etant donné la situation régionale, en Asie orientale dans son ensemble (...) ce serait une bonne occasion d'envoyer un signal de réconciliation. Pour le moment, nous n'avons pas assez d'éléments pour juger que ce sera le cas", a insisté M. Schweisgut.
"Notre souci est le suivant: est-ce que ce que cet évènement jettera les bases d'une région et d'un monde plus pacifiés, ou bien est-ce que cela va attiser le ressentiment et aller dans la direction opposée?", s'est-il interrogé.
"Je pense qu'en Europe, beaucoup de gens se sentent mal à l'aise à l'idée d'une parade militaire de grande ampleur censée exposer la puissance militaire" de la Chine, a également souligné l'ambassadeur.
Le statut du "3 septembre" a été officiellement rehaussé deux fois en quinze mois, devenant jour de commémoration nationale, puis désormais un jour férié.
Le 3 septembre 1945 correspond au lendemain de la signature des actes de capitulation des forces nippones.
Pékin et Tokyo se disputent âprement la souveraineté de territoires inhabités en mer de Chine orientale --les îles Senkaku, administrées par le Japon, mais revendiquées par la Chine sous l'appellation Diaoyu.