Bibiane Mugiramana, infirmière au Centre de santé de Kabusunzu, à Kigali, a été reconnue coupable et condamnée pour « complicité d'assassinat » en 1994 d'un Tutsi prénommé Jean de Dieu et de sa femme.
Acquittée en première instance en 2008, elle avait été par la suite condamnée à 30 ans de prison en appel, pour « traitement inhumain » de la dépouille mortelle de la femme de Jean de Dieu, tuée alors qu'elle était enceinte de 8 mois.
En septembre 2007, six médecins rwandais, dont le frère de l'ex-président, avaient été condamnés à 30 ans de prison par un tribunal gacaca du sud du Rwanda qui les avait reconnus coupables de participation au génocide de 1994.
Sur les six condamnés, quatre, dont le docteur Séraphin Bararengana, frère de Juvénal Habyarimana, étaient jugés par contumace. Bararengana serait en exil dans un pays d'Afrique occidentale.
Selon le jugement, ces médecins assermentés avaient refusé de soigner des Tutsis gravement malades et les avaient délibérément affamés en 1994, les accusant d'être complices du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion actuellement au pouvoir.
Inspirées des anciennes assemblées villageoises rwandaises lors desquelles « les sages » tranchaient des différends, les juridictions gacacas sont chargées de juger la plupart des responsables présumés du génocide de 1994 qui a fait, selon Kigali, près d'un million de tués, essentiellement parmi la communauté tutsie.
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