«La juridiction déclare Monsieur Aboubakar Karemera non coupable de tous les crimes qui lui étaient imputés », a déclaré le juge président Tharcisse Rindiro.
Le 09 mars dernier, une autre juridiction de Kanombe l'avait condamné à 30 ans d'emprisonnement pour « détention illégale d'une arme à feu, avoir tenu un barrage routier pendant le génocide, et avoir délibérément dissimulé des dossiers de présumés auteurs du génocide ».
Ces génocidaires présumés qui étaient jugés avec Karemera, ont été également acquittés. Parmi eux, figure le chanteur Sudi Ngabiganje Mavenge qui avait été condamné à 15 ans de prison au premier degré.
« Si je n'ai pas mentionné ces dossiers, c'est que les instructions (du service national des juridictions gacacas) nous précisaient que le port d'une arme à feu n'était pas en soi un crime, mais plutôt l'usage qui en a été fait. Or, aucun de nous n'a menacé personne avec son arme», a expliqué Karemera, dans un entretien avec l'agence Hirondelle.
« Ma condamnation lors du 1er jugement m'avait surpris et écoeuré. Je suis maintenant soulagé : j'ai toujours lutté pour une justice équitable pour tout le monde », a-t-il poursuivi.
Les juridictions gacaca ne sont pas animées par des magistrats professionnels, mais par des « personnes intègres » élues parmi la communauté. Cependant, certains de « ces intègres » ont été eux-mêmes accusés d'avoir trempé dans le génocide, tandis que d'autres ont été arrêtés pour corruption.
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