Jallow s'exprimait à l'occasion d'une cérémonie organisée par la communauté rwandaise de la ville tanzanienne d'Arusha, où siège le TPIR, en mémoire des victimes du génocide perpétré d'avril à juillet 1994 contre les Tutsis du Rwanda.
« Nous devons toujours perpétuer la mémoire et le souvenir pour ne pas donner la chance aux négationnistes et pour réfléchir constamment sur les moyens de prévenir la réédition du génocide », a dit le magistrat gambien.
Jallow a rappelé, à cette occasion, une décision de la chambre d'appel du TPIR datée du 16 juin 2006 et selon laquelle, le génocide des Tutsis du Rwanda est « un fait de notoriété publique » qui « fait partie de l'histoire mondiale ». Pour lui, cette décision « apporte la réponse juridique à ceux qui nient le génocide (des Tutsis)».
«Même si le nombre exact (des victimes) ne pourra jamais être connu, la grande majorité des Tutsis ont été tués et beaucoup d'autres ont été violés ou autrement violentés, parce qu'ils étaient Tutsis », a poursuivi le procureur en chef du TPIR
Selon la décision historique du 16 juin 2006, « il n'y a aucune base raisonnable pour qui que ce soit de nier qu'en 1994, il y avait une campagne de massacres de masse visant à détruire, en tout ou tout au moins en grande partie, la population tutsie du Rwanda ».
Certains des accusés et des avocats de la défense au TPIR nient qu'il y ait eu un génocide au Rwanda en 1994.
Egalement présent à la cérémonie, le représentant spécial du gouvernement rwandais auprès du TPIR, Aloys Mutabingwa, a dénoncé « l'indifférence » de la communauté internationale pendant le génocide.
Le gouverneur de la région d'Arusha, Isidore Shirima, a abondé dans le même sens, en affirmant que le génocide de 1994 au Rwanda aurait pu être évité.
Plus tôt dans la journée, à Kigali, le président rwandais Paul Kagame, était allé plus loin, reprochant à l'humanité d'avoir fait preuve de « lâcheté » alors que les Tutsis étaient systématiquement massacrés.
ER/GF
Agence Hirondelle