Les juridictions populaires gacacas sont compétentes pour les crimes, pillages et infractions contre les biens commis au Rwanda du 1er octobre 1990 au 31 décembre 1994.
Gabriel Mbariyehe, qui dirigeait le secteur administratif de Nyarugenge couvrant le centre de Kigali, est accusé d'avoir pillé des marchandises d'un coût total estimatif de 15 milliards de francs rwandais, soit 27 millions de dollars américains.
Il aurait surtout visé les commerces appartenant à Paul Ruhamyambuga, un des hommes d'affaires les plus prospères actuellement au Rwanda.
Au lendemain du déclenchement des hostilités le 1er octobre 1990, le gouvernement du président Juvénal Habyarimana avait procédé à des arrestations massives de personnes, tutsies pour la plupart, accusées d'être des complices du Front patriotique rwandais (FPR).
Selon plusieurs témoins, Mbyariyehe lui-même, sous bonne escorte, faisait charger les marchandises de ces hommes d'affaires à bord de camions appartenant à des particuliers et qui étaient ensuite acheminés vers des dépôts personnels.
Toujours selon ces témoins, l'homme d'affaires Obed Ruzindana, condamné par le Tribunal Pénal international pour le Rwanda (TPIR), siégeant, à Arusha, en Tanzanie, aurait également participé à cette opération. Ces témoignages ont également mis en cause l'ex-préfet de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho, détenu par le TPIR mais qui attend encore son jugement.
Après le 05 octobre 1990, le ministre de la Justice avait mis en place une commission de triage chargée d'étudier, au cas par cas, les dossiers des personnes incarcérées.
Selon un ancien fonctionnaire à la mairie de Kigali entendu mercredi, cette commission dont Mbyariyehe faisait partie en sa qualité de conseiller de Nyarugenge, avait vendu aux enchères les biens de certains hommes d'affaires arrêtés.
SRE-ER/GF
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