« C'est la question du logement qui reste la plus préoccupante. Les survivants sans logement ont des problèmes qui se posent avec beaucoup plus d'acuité », indique, dans l'entretien, Benoît Kaboyi, secrétaire exécutif d'Ibuka.
Selon lui, « l'année passée, on dénombrait plus de 30.000 ménages (de survivants) sans logement décent ».
«Quand nous disons rescapés sans logement, cela ne dit pas qu'ils passent la nuit à la belle étoile. Ils vivent tout simplement dans des maisons de fortune », explicite M.Kaboyi cité par ce mensuel publié par la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands lacs (LDGL) basée à Kigali.
Le secrétaire exécutif d'Ibuka (souviens-toi, en langue rwandaise) salue les efforts déployés par le gouvernement pour la construction de « quelques maisons au cours de l'année passée », ce qui permettra, selon lui, de loger « au moins 10.000 personnes».
« L'association Ibuka n'a pas de budget spécifique pour réaliser une activité d'envergure comme celle-là. C'est donc à l'Etat qu'incombe la construction de logements pour les rescapés du génocide », rappelle-t-il. Réaliste, il reconnaît cependant qu'il est « impossible de construire tout ce nombre de logements dans un délai d'une année ou deux ».
« Je pense qu'il faut un plan de trois à cinq ans», estime-t-il, en demandant que le gouvernement central suive de près cette activité, même si elle est décentralisée.
Le collectif Ibuka qui compte des sections en Amérique et en Europe, ainsi que plusieurs associations membres au Rwanda, a notamment pour missions de perpétuer la mémoire du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 et de défendre les droits et les intérêts des survivants.
L'organisation a été créée le 14 décembre 1995.
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