Le Père Falconi, qui exerce encore au Rwanda, a sauvé plus de 350 personnes qu'il a réussi à cacher dans son église paroissiale de Muhura (est du Rwanda), a indiqué la radio, soulignant qu'il avait refusé d'être évacué en Italie parce qu'il voulait rester auprès des personnes qu'il protégeait.
« J'ai refusé de prendre l'avion (...) J'accomplissais seulement mon devoir de chrétien », a dit le prêtre, s'exprimant en kinyarwanda sur les ondes de la radio.
Le ministre rwandais des Sports et de la culture, Joseph Habineza, a estimé que le Père Falconi « est plus Rwandais que l'abbé Athanase Seromba » condamné à la prison à vie par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie.
Vicaire à la paroisse de Nyange (ouest) pendant le génocide, l'abbé Seromba a été reconnu coupable d'avoir ordonné la démolition de son église qui a enseveli, dans son effondrement, près de 2.000 tutsis qui y avaient cherché refuge.
Cette reconnaissance des « justes » a eu lieu dans le cadre d'une cérémonie organisée par Ibuka, la principale organisation de survivants, pour clore, comme chaque année, les 100 jours du génocide de 1994.
Jeudi dernier, le Secrétaire exécutif d'Ibuka, Benoît Kaboyi, avait précisé dans un entretien avec l'agence Hirondelle que cette cérémonie de clôture du deuil vise non seulement à « dénoncer la lâcheté de certains Rwandais et de certains étrangers, mais aussi, à mettre en relief la bravoure des personnes, de petites gens pour la plupart, qui ont sauvé des vies humaines pendant le génocide ».
Alors que le gouvernement observe chaque année une semaine de deuil national qui débute le 7 avril, Ibuka (souviens-toi en langue rwandaise) porte le deuil d'avril à juillet, soit toute la période qu'a duré le génocide.
ER/GF
© Agence Hirondelle