Le mandat de la Cour pénale spéciale (CPS) en Centrafrique, créée il y a huit ans pour juger des accusés de crimes contre l'Humanité dans ce pays en guerre civile, a été renouvelé pour cinq ans par l'Assemblée nationale mercredi, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le projet de loi portant prolongation du mandat de la CPS était présenté par le ministre de la justice devant les députés mercredi, et a été adopté lors d'un vote par acclamation à l'issue d'un débat dans l'hémicycle, a constaté une journaliste de l'AFP.
Cette décision "marque la volonté du peuple centrafricain (...) de continuer à mener à jamais la lutte contre l'impunité", a déclaré le ministre de la justice, Arnaud Djoubaye Abazene.
Il a également lancé un avertissement "à ceux qui sont en train de comploter contre les institutions de la République, de perpétrer des violences et des atrocités sur de paisibles citoyens. Ils doivent savoir que la justice va les rattraper", a-t-il ajouté
La CPS a été créée en 2015 par le gouvernement centrafricain sous le parrainage de l'ONU mais ses premières enquêtes ont seulement été lancées en 2018.
Ce tribunal hybride, composé de magistrats locaux et internationaux, notamment de juges et de procureurs originaires de France, du Togo, et de Reépublique démocratique du Congo (RDC), juge les crimes de guerre et contre l'Humanité commis depuis 2003 dans le pays.
Le premier procès de la CPS s'était ouvert en avril dernier avant un premier verdict rendu en novembre. La cour avait condamné trois membres d'un groupe armé centrafricain à des peines allant de vingt ans de réclusion à la perpétuité pour "crimes contre l'humanité".
La CPS dispose d'un budget annuel de 12 millions d'euros, principalement fourni par l'ONU, l'UE et les Etats-Unis.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018.