Ne parlant ni le français, ni l'anglais, comme le soulignent leurs avocats à l'audience, ils ne sont presque pas instruits, contrairement aux autres détenus du TPIR dont certains se targuent d'avoir mené de brillantes études dans des universités prestigieuses. De plus, ils sont accusés d'avoir semé la mort dans des églises qui, lors de pogroms antérieurs à 1994, avaient été des havres de paix pour les Tutsis pourchassés.
A l'ouverture lundi du procès de Kanyarukiga, la Tanzanienne Holo Makwaia a insisté sur le rôle qu'aurait joué l'inculpé dans la mort, le 16 avril 1994, de « 1.500 à 2.000 Tutsis » qui avaient cherché refuge à l'église paroissiale de Nyange, dans la commune Kivumu (ouest).
Toutes ces personnes ont été tuées lorsque cette « maison de Dieu » a été démolie par un bulldozer. « Gaspard Kanyarukiga et ses complices ont ordonné la destruction de l'église. Gaspard Kanyarukiga est responsable de la mort des Tutsis à l'église de Nyange », a soutenu Mme Makwaia.
Cette allégation a été corroborée par un témoin cité mercredi. Désigné par le nom de code CBK, l'homme a affirmé qu'après l'hécatombe, Kanyarukiga, l'abbé Athanase Seromba - condamné pour ce massacre- et d'autres personnes influentes de la région s'étaient retrouvés pour siroter de la bière et du vin, en guise de réjouissance.
Le procès se poursuivra lundi prochain.
Dans affaire Munyakazi, l'accusé, qui a entamé lundi sa défense, a fait comparaître 8 témoins cette semaine dont un prêtre catholique rwandais, Thomas Nahimana, qui a nié mercredi que ce septuagénaire ait lancé des assauts meurtriers dans différentes églises de la préfecture de Cyangugu (sud-ouest).
Le défilé des témoins à décharge se poursuivra la semaine prochaine.
ER/GF
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