Mathieu Ngirumpatse qui ne s'est plus présenté à l'audience depuis plus de 12 mois, en raison de son mauvais état de santé, était, pendant le génocide de 1994, président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).
Il est jugé avec l'ancien vice-président du parti, Edouard Karemera, et l'ancien secrétaire général, Joseph Nzirorera.
Les trois hommes sont notamment accusés « de s'être entendus », à la tête de leur formation politique, en vue de commettre le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. Ce qu'ils nient avec force.
« Les débats reprendront le 19 octobre 2009 », a indiqué à l'agence Hirondelle, le porte-parole du tribunal, Roland Amoussouga.
Après avoir été hospitalisé plusieurs mois à Nairobi (Kenya), l'ex-président du MRND « est présentement dans un environnement adapté à sa condition particulière et à ses besoins à Arusha », siège du TPIR, selon M.Amoussouga.
Par ailleurs sa demande de libération provisoire en vue recevoir des soins dans un pays européen « a été rejetée le 10 septembre », toujours selon le porte-parole du tribunal.
Début mars, la chambre avait pensé sortir de l'impasse en ordonnant que l'accusé malade soit ultérieurement jugé dans un procès séparé, lorsqu'il serait en mesure d'assister aux audiences. Cette décision s'était heurtée à une levée de boucliers de la part de toutes les équipes de défense.
En juin, la chambre d'appel a annulé cette disjonction d'instance et renvoyé l'affaire devant les premiers juges pour un nouvel examen, à la lumière de la situation actuelle de l'accusé malade.
Les trois hommes comparaissent depuis septembre 2005. Un premier procès dans lequel ils étaient jugés avec une autre personnalité avait été annulé par la chambre d'appel en octobre 2004 après une année d'audiences.
Il est désormais très probable que le procès se poursuivra pendant des semaines, voire des mois, en 2010. En effet, Nzirorera et Ngirumpatse doivent encore présenter leur défense. Sans oublier que les parties à ce procès, en particulier la défense de Nzirorera, déposent d'innombrables requêtes dont l'examen prend beaucoup de temps. C'est sans le doute l'affaire qui aura enregistré le plus grand nombre de requêtes dans l'histoire du TPIR.
ER/GF
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