Accusé de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide, l'ancien sous-préfet de Gisagara (sud) clame son innocence. Il aura jusqu'au 26 novembre pour terminer la présentation de sa défense.
Selon Me Maroufa Diabira, l'avocat principal mauritanien de Ntawukulilyayo, 8 témoins, dont l'accusé, doivent encore passer à la barre.
Les débats ont été suspendus au terme de l'audition d'un ancien voisin de l'accusé, Gérard Ndamage, un Hutu actuellement réfugié au Malawi. Cet ancien commerçant a repris la thèse de Me Maroufa, selon laquelle l'ex-responsable administratif était impuissant face aux tueurs.
« Qu'aurait-il pu faire ? Il n'y avait plus d'autorité », a déclaré Ndamage, qui déposait en langue rwandaise.
Le témoin a par ailleurs indiqué que son domicile avait été attaqué à quatre reprises pendant le génocide par des personnes qui voulaient tuer son épouse tutsie. C'est en leur donnant de l'argent ou des objets en nature qu'il a pu sauver sa vie, a-t-il dit.
« Quand j'ai raconté mes tribulations à l'accusé, il ne pouvait que me conseiller de prier et d'être courageux. Il ne pouvait rien faire d'autre », a raconté le réfugié rwandais.
L'ancien responsable administratif est notamment accusé d'avoir fait massacrer, « entre le 21 et le 25 avril 1994 », les Tutsis qui s'étaient retranchés sur la colline de Kabuye, dans son entité administrative.
Son procès a débuté le 6 mai, et le procureur a clos son accusation 20 jours plus tard après avoir fait comparaître 12 témoins.
L'ancien sous-préfet a été arrêté le 16 octobre 2007 à Carcassonne, dans le sud-ouest de la France, sur la base d'un mandat d'arrêt émis par le TPIR le 21 septembre de la même année.
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