Proche de l'ex-président Juvénal Habyarimana, Bagaragaza, qui était patron de la filière thé au Rwanda en 1994, a plaidé coupable de complicité de génocide le 17 septembre dernier. Il espère, avec la comparution de ses « témoins de moralité », s'attirer la clémence de ses juges et échapper ainsi à une lourde peine.
Son plaidoyer de culpabilité, le neuvième dans l'histoire du TPIR, est intervenu après de laborieuses négociations avec le bureau du procureur.
L'ex-responsable économique avait longtemps espéré être jugé en Europe, en guise de contrepartie de sa collaboration avec le bureau du procureur. Après avoir témoigné contre d'autres accusés, dont Protais Zigiranyirazo, beau-frère d'Habyarimana, Bagaragaza, qui craignait pour sa sécurité, avait été détenu à La Haye dans le cadre d'un arrangement avec le procureur.
En échange de ces témoignages à charge, le procureur s'était en effet engagé à confier son dossier à un pays européen. Mais les tentatives de le faire juger d'abord en Norvège, puis aux Pays Bas, ont échoué et l'accusé a été renvoyé à Arusha en mai 2008.
Restait alors, selon l'arrangement entre les deux parties, à négocier ce plaidoyer de culpabilité.
A l'exception de l'ex-Premier ministre Jean Kambanda condamné à la perpétuité, toutes les personnes ayant reconnu leur responsabilité dans le génocide de 1994 ont bénéficié de substantielles réductions de peines.
Les aveux permettent au TPIR de gagner du temps et de l'argent, car l'accusé renonce ainsi à un procès en bonne et due forme.
ER/GF
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