Il répond notamment de viols commis par ses hommes. L’officier plaide non coupable.
« Nous espérons boucler l’accusation le 21 juillet », a indiqué à l’agence Hirondelle, le Nigérian Charles Adeogun-Phillips, qui dirige l’équipe du procureur dans cette affaire.
Il a indiqué qu’il lui restait encore deux témoins qui déposeront par vidéo-conférence. Le premier vit actuellement au Rwanda et sera entendu à partir de lundi prochain tandis que le dernier témoignera depuis La Haye la semaine suivante. A la clôture de l’accusation, le procureur aura fait défiler à la barre 22 témoins.
Mercredi, le procureur a cité un témoin expert, le jeune linguiste rwandais, Evariste Ntakiritimana, qui enseigne à l’Université nationale du Rwanda (UNR).
L’universitaire a déjà témoigné dans le procès de l’ex- ministre de la famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko.
Dans son rapport d’expert, Ntakirutimana analyse les expressions et les proverbes utilisés par les dirigeants en 1994.
Le procureur soutient que les appels d’autorités aux massacres étaient volontiers imagés pour ne pas choquer la conscience des observateurs étrangers.
En contre–interrogeant l’expert, le conseil principal de la défense, Me William Taylor (Etats Unis), a suggéré qu’un message destiné au grand public ne saurait être imagé.
«J’ai connu les proverbes lors de mes études et non en les entendant énoncer dans la société. (…) Je pense que c’est aussi le cas chez vous?», a demandé Me Taylor.
« Votre société est de tradition écrite alors que les Rwandais sont à peine sortis de l’oralité », a répondu Ntakirutimana.
Le linguiste a ajouté qu’au Rwanda les paysans utilisent les proverbes plus souvent que les universitaires.
Le colonel Muvunyi a été arrêté en février 2000 au Royaume uni et transféré 8 mois plus tard au centre de détention du TPIR.
Le procès a débuté le 28 février dernier.
ER/AT