« Les efforts de traque des 11 accusés encore en fuite en République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays voisins ont été intensifiés », écrit le président du TPIR, le juge Dennis Byron, dans un rapport consulté sur le site internet du tribunal.
Le bureau du procureur au TPIR et l'organisation Interpol « ont pris la décision de re-concentrer leurs énergies sur la traque des fugitifs », indique le rapport qui souligne que « d'autres arrestations sont attendues ».
L'ex-maire de Kivumu (ouest), Grégoire Ndahimana, a été arrêté le 10 août, suivi le 05 octobre, du capitaine Ildephonse Nizeyimana, proche de l'ex-président Juvénal Habyarimana.
Selon le procureur en chef du tribunal, Hassan Bubacar Jallow, la plupart des 11 accusés en fuite se cacheraient dans l'est de la RDC tandis que Kabuga continuerait à mener l'essentiel de ses affaires au Kenya, à quatre heures de route du TPIR. Les autorités kenyanes affirment de leur côté, que l'accusé n'est plus sur leur territoire.
Pourtant, poursuit le rapport qui sera présenté formellement au conseil de sécurité jeudi prochain, « plusieurs demandes du procureur (Jallow) aux autorités kenyanes sur les circonstances du départ allégué (de Kabuga) restent sans réponse jusqu'à date ».
Egalement parent par alliance de l'ex-président Habyarimana, Kabuga, la plus grande fortune de son pays en son temps, est notamment accusé d'avoir commandé les machettes utilisées pour mutiler et tuer les Tutsis pendant le génocide d'avril à juillet 1994.
L'ambassadeur extraordinaire américain en charge des crimes de guerre, Stephen Rapp, a déclaré lors d'une conférence de presse le 16 novembre à Nairobi, la capitale kenyane, que l'homme d'affaires se trouvait toujours dans ce pays d'Afrique de l'est.
Parmi les autres inculpés recherchés par le TPIR, figurent l'ex-ministre de la Défense, Augustin Bizimana, qui vivrait dans l'est de la RDC et l'ex- commandant de la Garde présidentielle (GP), le major Protais Mpiranya qui bénéficierait de la protection de hauts responsables zimbabwéens.
Kabuga, Bizimana et Mpiranya sont, de l'avis de Jallow, « de gros poissons » qui doivent être jugés par le TPIR. S'ils sont arrêtés après décembre 2010, date prévue pour la fin des procès en première instance, ils seront déférés, selon lui, devant « le mécanisme résiduel » du tribunal, une structure encore à l'étude aux Nations Unies.
Quant aux huit autres fugitifs, il envisage de renvoyer leurs dossiers vers le Rwanda et d'autres juridictions nationales. Mais le dernier mot appartiendra aux juges du TPIR qui ont déjà rejeté cinq requêtes visant à transférer des accusés vers les tribunaux rwandais.
ER/GF
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