Accusé de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide, l'ancien sous-préfet de Gisagara (sud) qui clame son innocence, est poursuivi en particulier pour le massacre de milliers de Tutsis qui s'étaient réfugiés sur la colline de Kabuye en avril 1994.
Ntawukulilyayo, aujourd'hui âgé de 67 ans, a commencé sa carrière professionnelle en 1963 comme instituteur, avant d'être promu trois ans plus tard inspecteur des écoles primaires de sa commune natale de Mubuga, dans la préfecture de Gikongoro (sud). Cette commune, selon sa déposition, comptait plus d'enseignants Tutsis que de Hutus dans l'enseignement primaire.
« L'important pour moi, c'était les compétences, le travail des enseignants que j'avais sous ma supervision », a déclaré l'accusé- témoin qui était interrogé par son avocat mauritanien, Maroufa Diabira.
En 1974, une année après le coup d'Etat du général Juvénal Habyarimana, il est nommé sous-préfet à Kigali.
En 1981, il est élu membre du Conseil national de développement (CND), l'Assemblée nationale sous le régime du parti-Etat.
Après avoir perdu son siège parlementaire en 1988, il est nommé sous-préfet de Gisagara, un poste qu'il occupera jusqu'à la débâcle des Forces armées rwandaises (FAR) en juillet 1994.
Il entame alors un exil qui le conduira finalement à Carcassone, dans l'ouest de la France, où il sera arrêté le 16 octobre 2007.
Né d'un père pasteur, l'ancien sous-préfet est marié, depuis 1966, à Languida Kamugisha avec laquelle il a eu 8 enfants. Ils ont déjà 11 petits-enfants.
Son témoignage se poursuivra jeudi.
La défense de Ntawukulilyayo a commencé le 23 septembre dernier. Le procès a débuté le 6 mai et le procureur a terminé son accusation 20 jours plus tard après avoir fait comparaître 12 témoins. La chambre qui le juge est présidée par la Pakistanaise Khalida Rashid Khan.
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