Les débats sont suspendus depuis le 23 octobre dernier.
Inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Ngirabatware est accusé d'avoir incité aux massacres de Tutsis dans sa région natale de Gisenyi (nord) et d'avoir détourné des fonds publics au profit des miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide.
Au cours de cette nouvelle session qui durera jusqu'au 12 mars, Wallace Kapaya, qui conduit l'équipe de l'accusation dans le dossier, compte citer 17 témoins.
Depuis l'ouverture du procès le 23 septembre, seulement 6 témoins de l'accusation sont passés à la barre, un rythme de loin inférieur à la moyenne devant ce tribunal.
Le représentant du procureur dans cette affaire, Wallace Kapaya, impute cette lenteur à la longueur, démesurée, selon lui, des contre-interrogatoires par l'équipe de défense.
Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, l'ex-ministre se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.
Docteur en économie de l'Université de Fribourg (Suisse), Ngirabatware a été, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994).
Après son départ en exil en juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.
Ce brillant universitaire est, par ailleurs, gendre du richissime homme d'affaires en fuite, Félicien Kabuga, présenté comme l'argentier du génocide. Parent par alliance de l'ex-président Juvénal Habyarimana, Kabuga qui continue de narguer le TPIR, mènerait l'essentiel de ses affaires au Kenya, à quatre heures de route du siège du tribunal.
ER/GF
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