Le maire de Srebrenica, Camil Durakovic, a affirmé samedi que les jets de pierres sur le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic lors des commémorations du massacre de Srebrenica étaient "l'oeuvre de cerveaux malades".
"C'est l'oeuvre de cerveaux malades qui ont abusé de cet événement digne. Vucic a pris dans ses bras aujourd'hui Munira Subasic, la présidente de l'association des Mères de Srebrenica (...) il a donc essayé de compatir à notre tristesse et à notre douleur", a dit à la presse M. Durakovic assurant vouloir appeler M. Vucic pour lui présenter ses excuses.
L'association des Mères de Srebrenica regroupe les femmes qui ont perdu dans ce massacre, perpétré par les forces serbes bosniennes, leurs époux, fils, frères et pères.
En juillet 1995, en quelques jours, 8.000 hommes et garçons ont été massacrés à Srebrenica, dans la pire tuerie en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, reconnue comme génocide par la justice internationale.
Pour sa part, Mme Subasic a affirmé que l'incident "n'était pas une attaque contre Vucic mais contre notre dignité".
"C'est l'oeuvre d'un groupe de personnes parmi lesquelles je n'ai pas vu de victimes" du massacre, a-t-elle dit citée par le site d'informations Klix.ba.
"Malheureusement c'est sur nous que retombera la responsabilité. Je suis terriblement déçue et je me sent blessée comme si l'incident m'était arrivé à moi. Non pas pour Vucic, mais pour notre dignité que nous avons sauvegardé 20 ans durant", a--t-elle poursuivi.
Rentré à Belgrade, M. Vucic, qui a dû quitter précipitamment le cimetière mémorial sous une pluie de pierres, a assuré que sa "main restait tendue" et qu'il continuerait à oeuvrer pour la réconciliation entre Serbes et musulmans.