La session s'est ouverte lundi avec l'ancien directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur, Callixte Kalimanzira, condamné à 30 ans de prison en première instance. Le 22 juin 2009, cet agronome de formation avait été reconnu coupable de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide.
La chambre de première instance avait notamment conclu qu'il avait ordonné le massacre, dans l'après-midi du 23 avril 1994, de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye, dans le sud du Rwanda.
Devant la chambre d'appel, la procureure Charity Kagwi a fait valoir que la peine imposée en première instance était trop clémente au regard du nombre des victimes.
Elle a ainsi demandé la perpétuité.
Pour sa part, Maître Arthur Vercken, l'avocat de la défense, a plaidé l'acquittement, reprochant aux premiers juges d'être entrés en voie de condamnation « sur la foi de dépositions vagues et contradictoires ».
Mardi est venu le tour de l'abbé Emmanuel Rukundo condamné à 25 ans de prison le 27 février 2009, après avoir été reconnu coupable de génocide, extermination et assassinats.
Selon ce premier jugement, il a, entre autres crimes, participé, en avril 1994, en collaboration avec des militaires et des miliciens Interahamwe, à l'enlèvement et aux tueries de Tutsis qui avaient cherché refuge au Petit séminaire Saint Léon à Gitarama (centre).
Devant les juges d'appel, le procureur a requis la peine maximale tandis que l'homme d'église a demandé à être réhabilité, après avoir rappelé que « la justice humaine est parfois arbitraire ».
Dans le procès de l'ex-préfet de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho, la poursuite a demandé mercredi aux juges d'appel de confirmer la peine de prison à vie imposée au premier degré. Pour sa part, l'officier a, une nouvelle fois, clamé son innocence et demandé l'acquittement.
Le tribunal a connu une seule journée d'audience en première instance avec l'audition, lundi, du réquisitoire et des plaidoiries dans le procès de l'ancien sous-préfet de Gisagara (sud), Dominique Ntawukulilyayo.
Au programme de la semaine prochaine, le procès des anciens dirigeants du MRND reprendra le 24 juin.
A Kigali, la Haute Cour a libéré jeudi « pour des raisons de santé » l'avocat américain Peter Erlinder accusé de nier le génocide des Tutsis de 1994. Erlinder est président de l'Association des avocats de la défense au TPIR. Le parquet général du Rwanda a bien souligné que les poursuites n'étaient pas abandonnées.
ER/GF
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