Inculpé de génocide et extermination, Ndahimana qui dirigeait la commune de Kivumu, dans l'ancienne préfecture de Kibuye (ouest), est notamment accusé d'avoir organisé et supervisé le massacre d'environ 2.000 Tutsis qui avaient cherché refuge à l'église catholique de Nyange, dans son entité administrative.
« J'ai vu plusieurs personnes passer sur la route près de chez moi, conduisant des vaches. Elles m'ont dit que ces vaches leur avait été données par Ndahimana en guise de récompense », a relaté le témoin CNT ainsi désigné pour dissimuler son identité.
Le témoin a affirmé qu'il avait lui- même participé à l'assaut contre l'église mais que lors de la distribution de ces récompenses, il avait déjà quitté les lieux du carnage.
« J'étais présent à la paroisse de Nyange au moment de la destruction de l'église. Lorsque le dernier mur est tombé sur les réfugiés tutsis, je suis parti pour la maison », a-t-il expliqué.
Sur tout le territoire rwandais, les vaches des Tutsis étaient abattues et mangées en guise de trophées après les massacres.Parfois aussi, les tueurs se livraient à des beuveries aux frais de leurs chefs.
L'avocat principal tanzanien de l'ex-maire, Bharat Chadha, a tenté de suggérer au témoin que l'accusé figurait plutôt sur la liste des personnes recherchées par un groupe de tueurs venus de la commune Kibirira, dans le nord. Selon Me Chadha, ces hommes de Kibirira, venus renforcer les assaillants à Nyange, voulaient tuer le maire, l'accusant d'être un agent des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR, actuellement au pouvoir) qui étaient en guerre contre le gouvernement depuis octobre 1990.
« Je ne suis pas d'accord avec vous. Les gens de Kibirira n'attaquaient que les Tutsis et Ndahimana n'était pas Tutsi », lui a répondu le témoin.
Né en 1952, l'ex-maire a été arrêté le 10 août 2009 dans un camp de réfugiés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et transféré 11 jours plus tard au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie. Son procès a démarré le 6 septembre.
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