Dans sa première demande de 235 pages datée du 5 janvier, la défense de l'ex-ministre avait notamment reproché à la chambre composée des juges William Hussein Sekule (Tanzanie), Solomy Balungi Bossa (Ouganda) et Mparany Rajohnson (Madagascar) de rejeter systématiquement les requêtes de l'accusé et de se substituer parfois au procureur.
Le 25 janvier, « le bureau », une instance comprenant le président du tribunal et les présidents de ses chambres de première instance, avait rejeté la demande de la défense, affirmant qu'aucune partialité, réelle ou apparente, n'avait été prouvée dans la volumineuse requête.
Insatisfaite, la pugnace défense de Ngirabatware a saisi la chambre d'appel, en reprenant ses arguments initiaux. En attendant l'arrêt des juges d'appel sur cette question précise, le procès se poursuit avec le contre-interrogatoire de l'accusé.
Inculpé de crimes de génocide et crimes contre l'humanité, l'ancien dignitaire est surtout accusé d'avoir incité aux massacres des Tutsis dans la préfecture de Gisenyi (nord), notamment dans sa commune d'origine, Nyamyumba, pendant le génocide de 1994.
Docteur en économie de l'Université de Fribourg, en Suisse, Ngirabatware est gendre du milliardaire Félicien Kabuga encore recherché par le TPIR. Le richissime homme d'affaires est présenté par la poursuite au TPIR comme le principal argentier du génocide des Tutsis de 1994.
En procès depuis le 22 septembre 2009, l'ex-ministre fut, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994).
Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.
Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, il se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.
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