Raid meurtrier de 2010: la CPI va réexaminer la décision de ne pas poursuivre Israël

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La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné jeudi à sa procureure de revoir sa décision de ne pas poursuivre Israël pour un raid meurtrier mené contre une flottille humanitaire à destination de Gaza en mai 2010.

"La chambre préliminaire a donné une suite favorable à la requête (...) et demandé à la procureure de revoir une telle décision", a déclaré la CPI dans un communiqué.

La procureure Fatou Bensouda avait décidé début novembre de ne pas poursuivre Israël pour le raid tout en estimant "raisonnable de penser" que des crimes de guerre avaient été commis.

Mme Bensouda avait été saisie de l'affaire par le gouvernement des Comores, Etat partie au Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, mais aussi celui auprès duquel était enregistré le Mavi Marmara, navire amiral de la flottille internationale humanitaire.

Les avocats des Comores avaient dénoncé une décision "politique" et ils avaient fait appel en janvier.

A l'aube du 31 mai 2010, la flottille affrétée par l'ONG turque IHH, réputée proche de l'actuel gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara, avait été arraisonnée dans les eaux internationales par un commando israélien alors qu'elle tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien.

Neuf Turcs à bord du Mavi Marmara avaient été tués dans l'assaut, ce qui avait provoqué une dégradation des relations diplomatiques entre la Turquie et Israël.

Un dixième était décédé plus tard de ses blessures. Cette flottille était composée de huit navires, avec à leur bord 70 passagers originaires d'une quarantaine de pays. Son objectif déclaré était d'apporter de l'aide à Gaza et d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les conséquences du blocus.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réagi jeudi soir à cette décision affirmant que "les soldats israéliens avaient agi en légitime défense".

"Les soldats israéliens ont agi en légitime défense en empêchant cette tentative de briser le blocus maritime autorisé par la justice internationale comme l'a décidé la commission nommée par le secrétaire général de l'ONU", affirme M. Netanyahu selon un communiqué de son bureau.

"Au moment où Assad (le président Bachar al-Assad ndlr) en Syrie massacre ses citoyens, qu'en Iran on condamne à mort des centaines de personnes et que dans la bande de Gaza, le Hamas utilise des enfants comme boucliers humains, la CPI choisit de s'occuper d'Israël pour des raisons politiques et cyniques", poursuit le communiqué.