Parallèlement à ses fonctions à la présidence, Runyinya Barabwiriza enseignait à l'Université nationale du Rwanda (UNR). Il était également, depuis juin 1993, président du parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) pour la préfecture de Butare.
Lors de sa comparution devant le tribunal de grande instance de Huye, l'universitaire a demandé sa remise en liberté ; une requête rejetée par la juge qui a invoqué la gravité des faits. L'ancien conseiller diplomatique est inculpé de planification du génocide, incitation au génocide et distribution d'armes, selon Maître Protais Mutembe, l'un de ses avocats.
Pourtant, entre le 6 avril et le 5 juillet 1994, Runyinya Barabwiriza n'était pas au Rwanda: il était resté bloqué à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, où il se trouvait en tant que membre de la délégation du président Habyarimana, tué dans l'attentat contre son avion.
Dans un récent rapport, la Commission nationale rwandaise des droits de l'homme avait appelé en vain à la remise en liberté immédiate du botaniste.
Après son retour au Rwanda le 5 juillet 1994, Runyinya s'était d'abord rendu à Cyangugu (sud-ouest) avant de regagner Kigali où il fut arrêté deux mois plus tard.
Originaire de la préfecture de Gikongoro (sud), l'accusé a fait ses études supérieures à l'Université Nationale du Rwanda, puis à l'Université Catholique de Louvain, en Belgique et enfin à l'Université de Gembloux, toujours en Belgique, l'ancienne puissance coloniale de son pays.
Le procès se poursuivra le 21 avril.
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