Depuis le 27 juin, Saïf Al-Islam fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité commis en Libye en février 2011. Poursuivi pour sa responsabilité directe dans les crimes commis lors du début de la révolte en Libye, Saïf Al-Islam faisait office de «premier ministre de facto», selon les juges de la CPI. Les magistrats estiment qu'il a, avec son père, «conçu et orchestré un plan visant à décourager et à réprimer par tous les moyens les manifestations de la population civile contre le régime de Mouammar Kadhafi».
Au début de la révolte en Libye, mi-février, Saïf Al-Islam avait offert aux rebelles de négocier «ou pleurer des milliers de morts». Considéré comme le Dauphin du régime, le fils cadet du Guide libyen avait expliqué à un journal britannique que «quand les choses allaient bien, j'étais un réformateur. Mais lorsque les gens franchissent la ligne rouge, je les frappe avec ma chaussure».
Diplômé d'architecture, docteur de la London School of Economics, Saïf Al-Islam, qui signifie «le glaive de l'Islam», était la figure moderne du régime. Il préside la Fondation Kadhafi, créée pour servir d'intermédiaire dans les négociations sur les victimes du DC 10 d'UTA, est à la tête de plusieurs sociétés pétrolières et financières. A plusieurs reprises au cours des derniers mois, il a affirmé que le régime ne se rendrait pas mais se battrait jusqu'au bout. Plusieurs tentatives de négociations avec les rebelles ont échoué.
Le Conseil de sécurité des Nations unies avait saisi la CPI, le 26 février, des crimes commis en Libye. Le 3 mars, le procureur avait annoncé l'ouverture d'une enquête. Le 27 juin, les juges émettaient trois mandats d'arrêt contre Mouammar Kadhafi, son fils, Saïf Al-Islam et le chef des renseignements militaires, Abdullah Al-Senoussi.
SM/ER/JC
© Agence Hirondelle