Le nouveau gouvernement britannique du travailliste Keir Starmer a abandonné le projet initié sous les conservateurs de contester la demande de mandat d'arrêt international contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant la Cour pénale internationale, a annoncé vendredi Downing Street.
"Il s'agissait d'une proposition du précédent gouvernement qui n'a pas été soumise avant l'élection, que je peux confirmer que le gouvernement ne reprendra pas, en ligne avec notre position de longue date qu'il revient à la justice de décider", a déclaré une porte-parole de Downing Street.
La porte-parole a souligné l'importance que le gouvernement, en place depuis la victoire des travaillistes aux élections du 4 juillet, accorde à la séparation des pouvoirs et à l'Etat de droit.
Le procureur de la CPI Karim Khan a requis au mois de mai des mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien et plusieurs dirigeants du Hamas pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité présumés dans la bande de Gaza et en Israël.
Cette demande avait été à l'origine de nombreuses critiques. Le président américain Joe Biden avait affirmé qu'il ne pouvait y avoir "aucune équivalence entre Israël et le Hamas".
Dans une interview au Sunday Times fin mai, le procureur s'était défendu de les mettre sur le même plan. "Israël a tout à fait le droit de protéger sa population et de récupérer les otages", avait affirmé Karim Khan. "Mais personne n'a le droit de commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité."
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
En riposte, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.