Cérémonie d'ouverture des JO: enquête ouverte pour injures publiques envers la drag queen Nicky Doll

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Le parquet de Paris a ouvert une enquête vendredi pour injures publiques envers la célèbre drag queen Nicky Doll, qui a performé lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, a indiqué vendredi le ministère public.

Cette enquête, ouverte au Pôle national de la lutte contre la haine en ligne (PNLH), a été confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH).

Nicky Doll a porté plainte vendredi pour diffamation publique, notamment contre l'ancien acteur britannique Laurence Fox.

Cette plainte, "initialement déposée pour diffamation (...) dénonce des propos pouvant s'analyser en injures publiques à raison de l'identité de genre ou de l'orientation sexuelle", a estimé le parquet.

Le 26 juillet, Nicky Doll avait performé avec plusieurs drag queens lors du tableau intitulé "Festivité", commençant par l'image d'un groupe attablé. Une adolescente danse pendant la séquence.

La créativité de ce tableau haut en couleur a été salué par de nombreux spectateurs, mais il a aussi déclenché de vives critiques dans les milieux conservateurs et d'extrême droite, en France comme à l'étranger.

Sur son compte X, pourvu de plus de 527.000 abonnés, Laurence Fox, reconverti dans la politique et devenu militant anti-woke, a, entre autres, comparé les artistes drag queens participant au tableau "Festivité" de la cérémonie à des "baiseurs d'enfants" ou à des "petits pédophiles déviants".

D'autres comptes anonymes ont accusé les artistes de vouloir "normaliser la pédophilie", est-il souligné dans la plainte, consultée par l'AFP.

L'avocate de Nicky Doll, Me Anne-Sophie Laguens, a dénoncé "une vague de haine sans précédent" depuis la cérémonie, projetée dans le monde entier, et une "banalisation des injures en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre", allant même "jusqu'à des menaces de mort".

"Ces messages dépassent largement la critique artistique, et véhiculent pour certains des amalgames odieux et diffamants, assimilant performances drag et pédophilie", a insisté Me Laguens dans un communiqué.

Deux autres piliers de la cérémonie - son directeur artistique, Thomas Jolly, et la DJ Barbara Butch, mise à l'honneur dans le tableau "Festivité" - ont porté plainte cette semaine, visant eux les chefs de cyberharcèlement et de menaces de mort. Deux enquêtes ont aussi été ouvertes à Paris.