Dix-huit personnes ont été tuées sur un marché d'el-Facher, dans l'ouest du Soudan, lors d'une attaque des Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), a indiqué vendredi à l'AFP une source médicale.
La situation au Soudan, théâtre d'une guerre entre les FSR et l'armée depuis plus d'un an, et celle d'el-Facher en particulier, a fait l'objet de discussions cette semaine à l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Les FSR ont bombardé jeudi soir un marché de cette ville située dans la vaste région du Darfour, selon le Comité de résistance local. Ce groupe pro-démocratie, qui organise l'entraide entre habitants, a fait état de dizaines de blessés dans cette attaque.
Les FSR, qui assiègent el-Facher depuis des mois, ont lancé le week-end dernier une offensive contre cette ville de quelque deux millions d'habitants.
"Nous avons reçu la nuit dernière 18 cadavres", a indiqué à l'AFP une source au sein de l'Hôpital universitaire d'al-Facher, qui a requis l'anonymat.
L'hôpital est l'un des derniers à accueillir des patients dans la ville bombardée, où le personnel de santé et les organisations humanitaires ont affirmé que les deux camps attaquaient les hôpitaux de manière répétée.
Le comité local de résistance a fait état de la poursuite vendredi matin des "tirs d'artillerie des paramilitaires" sur des quartiers habités et le marché.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, a alerté jeudi sur le "risque élevé" de violences ethniques si cette ville tombait aux mains des paramilitaires.
La veille, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fait part au chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, de sa "profonde inquiétude" concernant "l'escalade" du conflit, tandis que les humanitaires ont dénoncé l'"enfer" vécu par les civils.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre opposant l'armée aux FSR du général Mohamed Hamdane Daglo.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre pour avoir visé délibérément des civils et bloqué l'aide humanitaire.
Des frappes aériennes et des tirs d'artillerie ont par ailleurs secoué jeudi Khartoum, où l'armée s'est livrée à "des combats acharnés" contre les FSR, selon des témoins et une source militaire.
Mohamed Hamdane Daglo a diffusé jeudi soir une vidéo s'adressant à l'Assemblée générale de l'ONU, quelques heures après qu'Abdel Fattah al-Burhane y a accusé les FSR d'entraver les efforts de paix.
M. Daglo a affirmé être "ouvert à toutes les initiatives" visant à instaurer la paix.
La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, entraîné le déplacement de plus de 10 millions de personnes et a créé, selon les Nations unies, l'une des pires crises humanitaires de mémoire récente.