L'Ukraine a annoncé vendredi le retour dans le pays, grâce à la médiation du Qatar, de neuf enfants déplacés pendant l'invasion russe en territoire contrôlé par la Russie.
"Les enfants sont âgés de 13 à 17 ans", a indiqué sur X Andriï Iermak, chef de l'administration présidentielle ukrainienne.
Selon lui, deux d'entre eux sont des enfants handicapés qui vivaient dans un orphelinat de la région de Kherson (sud), en partie reconquise par l'armée ukrainienne à l'automne 2022.
Ces deux enfants ont été sujets "à de multiples déplacements avant d'arriver dans la ville actuellement occupée (par la Russie) de Skadovsk", a précisé Andriï Iermak, ajoutant que chacun des neuf enfants avait retrouvé sa famille.
La veille, le Qatar avait annoncé avoir permis, grâce à sa médiation, le retour en Ukraine de 9 enfants et l'envoi en territoire contrôlé par Moscou de quatre autres.
Dmytro Loubinets, le commissaire ukrainien aux droits humains, a souligné vendredi qu'aucun accord n'avait été signé avec Moscou concernant ces enfants et a rejeté l'emploi du terme "d'échange" pour qualifier leur retour.
"L'Ukraine n'a pas enlevé ou détenu des enfants russes sur son territoire, ni empêché leur retour en Russie s'ils sont sur notre territoire", a-t-il indiqué sur son compte Telegram.
"Le droit humanitaire international ne prévoit pas un processus sur l'échange d'enfants. Quel cynisme est nécessaire pour proposer un tel mécanisme sur le retour d'enfants ukrainiens déportés?", a-t-il lancé.
Kiev réclame le retour de près de 20.000 mineurs "déportés ou déplacés de force" en Russie depuis le début de son assaut le 24 février 2022, un chiffre que nombre d'observateurs jugent sous-estimé.
La Cour pénale internationale a lancé en mars 2023 un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine et de sa commissaire aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de "déportations illégales".
Ces accusations ont été rejetées à plusieurs reprises par les autorités russes qui assurent protéger les enfants des combats et disent être prêtes à remettre les enfants à leurs proches en Ukraine si ceux-ci en font la demande.
Selon Kiev, quelques centaines d'entre eux ont pour l'instant été rapatriés.