La capitale française va débaptiser lundi une avenue du nom du maréchal Bugeaud, figure de la colonisation de l'Algérie par la France au XIXe siècle, qui portera à partir de lundi celui d'un résistant de la Seconde guerre mondiale.
L'avenue prochainement inaugurée s'appelera Hubert Germain, qui s'était engagé dans les Forces françaises libres dès juin 1940 et a participé au débarquement de Provence en 1944.
A travers ce changement de nom, la Ville de Paris souhaite "rendre un dernier hommage" à ce résistant, qui était "l'ultime survivant des Compagnons de la Libération" à son décès en 2021, a expliqué la maire de Paris Anne Hidalgo, dans un communiqué diffusé mercredi.
La maire PS avait annoncé son intention de débaptiser l'avenue Bugeaud en novembre 2023, en raison du "rôle éminemment néfaste" joué par le maréchal.
En Algérie, dans les années 1830-1840, il s'était "rendu coupable de ce qui serait aujourd'hui qualifié de crimes de guerre". Il a aussi commis des "exactions" en France, "en particulier lors de la répression de l'insurrection république de 1834", soulignait la mairie pour justifier son choix.
La décision a été votée à l'unanimité au Conseil de Paris le 11 juillet, même si certains élus ont montré leurs réticences à débaptiser des rues : "qu'on vienne dénoncer (le colonialisme) aujourd'hui, oui. Le gommer complètement, c'est absurde et n'aidera personne", a plaidé l'élu de droite (LR) Francis Szpiner.
Il s'agit du cinquième lieu débaptisé à Paris depuis 2001. Ces opérations ne concernent que "des cas exceptionnels", selon la mairie.
Le dernier exemple remontait à 2013: le collège Vincent-d'Indy, dans le XIIe arrondissement, avait perdu le nom de ce compositeur aux positions antisémites pour devenir le collège Germaine-Tillion.
Les anciennes plaques au nom du maréchal Bugeaud seront conservées au musée Carnavalet, qui retrace l'histoire de la capitale.