Discussions Asean-Chine en pleine montée des tensions en mer de Chine méridionale

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Les dirigeants des pays d'Asie du Sud-Est, réunis au Laos, rencontrent jeudi le Premier ministre chinois Li Qiang, dans un contexte de rivalités territoriales en mer de Chine méridionale et de guerre civile en Birmanie.

La programme de la deuxième journée du sommet de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), à Vientiane, comprend aussi des discussions avec le nouveau Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Président sud-coréen Yoon Suk Yeol, et le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le bloc régional, fort de plus de 620 millions d'habitants répartis dans dix pays, et d'une croissance supérieure à la moyenne mondiale, a l'habitude d'inviter ses principaux partenaires à sa grand-messe annuelle, pour des discussions mêlant économie et diplomatie.

La situation en mer de Chine méridionale a crispé la région ces derniers mois. Plusieurs épisodes de violences ont opposé des navires chinois d'un côté et vietnamiens et philippins de l'autre.

Pékin revendique, au nom de raisons historiques, sa souveraineté sur la quasi-totalité des récifs et îlots inhabités de cette mer, ignorant une décision de justice internationale selon laquelle ses prétentions ne reposent sur aucune base juridique.

Les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Brunei et l'Indonésie, tous membres de l'Asean, affichent des prétentions rivales, dans cette zone maritime aux forts enjeux commerciaux et stratégiques.

Dans une ébauche de déclaration commune, consultée mercredi par l'AFP, les dirigeants du Sud-est asiatique ont appelé à la retenue et répété leur attachement au droit international.

La semaine dernière, le Vietnam a dénoncé le "comportement brutal" de la Chine, après l'agression de pêcheurs à coup de barres de fer, au large d'îlots réclamés par Pékin et Hanoï.

- La Birmanie au programme -

Pékin a pointé du doigt la présence "illégale" du navire vietnamien dans les eaux de l'archipel appelé Xisha par les Chinois, et Hoang Sa par les Vietnamiens.

En août, des navires chinois et philippins sont entrés en collision à deux reprises, près d'un atoll disputé. Les deux pays n'entendent pas lâcher un pouce sur leur différend.

La situation en Birmanie devrait également animer les discussions entre l'Asean et la Chine, l'un des derniers alliés des généraux auteurs du coup d'Etat en 2021 qui a plongé le pays dans le chaos.

La guerre civile, qui a provoqué la mort de plus de 5.300 civils et le déplacement de plus de 3,3 millions de personnes, selon l'ONU, constitue l'un des plus grands défis que l'association ait eu à affronter depuis sa création en 1967.

Le bloc régional, souvent décrit comme un forum de discussions sans réel pouvoir, où les principes de non-ingérence et de consensus priment sur l'efficacité, essaye en vain de négocier une sortie de crise depuis trois ans.

L'Asean a bien établi une feuille de route de retour à la paix, dite "en cinq points", mais le texte est resté lettre morte auprès de la junte, engagée dans des combats toujours plus violents contre des rébellions issues de l'opposition politique et de minorités ethniques.

Dans le projet de déclaration commune obtenu par l'AFP, les dirigeants de la région ont "exhorté toutes les parties impliquées à entreprendre des actions concrètes pour faire immédiatement cesser la violence aveugle".

Le sommet se termine vendredi, avec de nouveaux invités au programme, dont le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.