Frappes sur des journalistes au Liban: une ONG accuse Israël de "crime de guerre"

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Le Comité pour la protection des journalistes, une ONG américaine, a accusé jeudi Israël de "crime de guerre" pour la mort il y a un an au Liban d'un journaliste de Reuters et les blessures infligées à six autres, dont deux de l'AFP.

"L'attaque ciblée du 13 octobre qui a tué Issam Abdallah et blessé six autres journalistes, clairement identifiables comme membres des médias, est la continuation d'un schéma israélien vieux de plusieurs décennies consistant à viser des journalistes en toute impunité", a tonné dans un communiqué la directrice du CPJ Jodie Ginsberg.

"En dépit de preuves solides et complètes d'un crime de guerre, un an après l'attaque, Israël n'a rendu aucun compte pour avoir ciblé des journalistes", a accusé la cheffe du CPJ qui défend les journalistes et la liberté de la presse dans le monde.

"Israël n'a toujours pas confirmé s'il a, ne serait-ce que, bouclé une enquête préliminaire sur cette attaque", selon le rapport de ce Committee to Protect Journalists basé à New York, partenaire de l'organisation Reporters sans frontières (RSF).

Le 13 octobre dernier, des reporters couvraient dans le sud du Liban les premiers affrontements transfrontaliers commencés le 8 entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste armé pro-iranien Hezbollah et d'autres groupes.

Un obus, tiré par un char israélien selon une enquête de l'AFP, avait tué le journaliste de l'agence de presse Reuters Issam Abdallah et blessé les six autres présents, dont deux de l'AFP: Christina Assi, 29 ans, qui a dû subir depuis une amputation de la jambe droite et Dylan Collins, 36 ans, déjà blessé lors du conflit en Ukraine.

En mars, une enquête de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, remise aux autorités libanaises et israéliennes, avait conclu que "l'armée israélienne a tiré deux obus de 120 mm de char Merkava" en direction des journalistes et qu'il "n'y avait pas (eu) d'échanges de tirs à travers la Ligne bleue", qui sépare le Liban d'Israël.

Deux autres enquêtes des organisations des droits humains Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International avaient aussi dénoncé "des frappes israéliennes".

En mars, une analyse menée pour Reuters par le laboratoire de l'Organisation néerlandaise de recherche scientifique appliquée, avait conclu que le char israélien, dont deux tirs d'obus ont tué Issam Abdallah, avait probablement ouvert le feu dans un deuxième temps sur le groupe avec une mitrailleuse lourde.

Les forces armées israéliennes, qui disent enquêter depuis un an, n'ont pas répondu jeudi à une nouvelle demande de l'AFP.

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