L'Argentine restreint l'octroi du statut de réfugié pour auteurs de "crimes graves"

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Le gouvernement argentin de Javier Milei a modifié mardi dans un sens plus restrictif la loi sur le statut de réfugié, qui ne sera plus octroyé à quiconque a été inculpé ou condamné pour des "crimes graves" à l'étranger.

Uu décret publié mardi au Journal officiel ajoute aux conditions déja existantes, qui niaient la condition de réfugié aux étrangers dont "il existe de bonnes raisons de considérer qu'ils ont commis" un "crime contre la paix, un crime de guerre, un crime contre l'humanité" ou "contraire aux principes des Nations unies".

Le statut sera aussi désormais dénié a qui a été "inculpé ou condamné hors du pays pour un crime grave", c'est-à-dire au sens du Code pénal argentin passible de plus de 10 ans de prison, attentant à la vie, à l'intégrité physique ou sexuelle, ou relevant du crime organisé.

Le décret ajoute aussi explictement la mention de "participation à des activités terroristes", voulant "ajuster le statut de réfugié aux nouvelles réalités mondiales, et aux menaces gobales, comme le terrorisme international".

En juillet, l'Argentine a déclaré le mouvement Hamas "organisation terroriste internationale".

Les médias argentins étaient partagés sur la signification du nouveau décret.

Certains le lient à un potentiel geste envers le Brésil dont la justice a récemment réclamé l'extradition de Brésiliens ayant fui en Argentine pour échapper à des poursuites liées à l'assaut le 8 janvier 2023 de partisans de l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro contre les institutions: attaque considérée comme une tentative de "coup d'Etat" par le pouvoir à Brasilia.

Selon des médias brésiliens, la justice viserait l'extradition de 63 personnes.

La demande doit d'abord être analysée par le ministère brésilien de la Justice, avant le cas échéant d'être transmise au gouvernement argentin par voie diplomatique.

Pour d'autres médias toutefois, les restrictions nouvelles viseraient à se démarquer du gouvernement péroniste (centre-gauche) précédent, qui avait octroyé le statut de réfugié à l'ex-président bolivien Evo Morales après sa démission en 2019, dénonçant un "coup d'Etat" lors d'une crise autour d'un scrutin présidentiel marqué d'accusations de fraude.

Début octobre, le gouvernement Milei a retiré à Evo Morales son statut de réfugié, estimant que ce statut avait été "indûment utilisé comme outil politique" par l'ex-président bolivien, aujourd'hui farouche rival du chef de l'Etat Luis Arce, en vue de la présidentielle 2025.