Enquête en France sur les propos d'un ex-député qualifiant la population de Gaza de "cancer"

1 min 30Temps de lecture approximatif

Une enquête a été ouverte en France après une plainte déposée par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) sur les propos d'un ancien député, Meyer Habib, un proche de Benjamin Netanyahu, qui avait comparé la population de Gaza à "un cancer", a indiqué lundi le parquet de Paris.

"Interrogé sur le plateau de Radio J (le 20 octobre 2023) sur la réponse militaire qui devrait être apportée par Israël (à la suite de) l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 ainsi que sur l'accueil de la population palestinienne, le député (Meyer Habib) habitué des propos polémiques a qualifié la population palestinienne de +cancer+ et a tenu un discours alarmiste, hostile, invitant au rejet et à la haine de cette population", avait écrit sur son site internet la LDH.

"La grande solidarité arabe ! Parce qu'ils savent aujourd'hui le cancer qu'est cette population. A qui on a tout donné. Israël est sorti de la bande de Gaza", avait répondu Meyer Habib à une question sur le refus de l'Egypte d'accueillir les Gazaouis fuyant les bombardements israéliens.

Une plainte a été déposée le 2 février par la LDH pour "injure publique aggravée et incitation à la haine à raison de l'origine ou de l'appartenance à une ethnie, une nation ou une race".

Cette plainte, reçue le 16 juillet, a entraîné l'ouverture d'une enquête confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), a indiqué le parquet, sollicité par l'AFP.

M. Habib n'a pas répondu à l'AFP.

Elu en 2013 député des Français de l'étranger et proche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, il a été battu lors des élections législatives anticipées en juillet.

Il a partagé de nombreuses passes d'armes parfois très virulentes face à des députés de gauche depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

L'ancien député franco-israélien avait été visé en décembre par une demande de levée de l'immunité parlementaire formulée par 39 députés de gauche et rejetée.

Ces députés l'accusaient d'"apologie de crimes de guerre" israéliens à Gaza: il avait lancé par deux fois "Et ce n'est pas fini !", alors qu'était évoquée la mort d'un agent du Quai d'Orsay après des bombardements israéliens sur un bâtiment d'habitation abritant des civils.