Amnesty International a pressé mardi la junte malienne d'enquêter sur la mort d'au moins huit civils, dont des enfants, tués par des frappes de drone en octobre dans le nord de ce pays où l'armée combat les jihadistes et les indépendantistes.
L'organisation dit dans un communiqué avoir recueilli plusieurs témoignages selon lesquels au moins huit civils, dont six enfants, ont trouvé la mort dans des frappes menées le 21 octobre sur un marché très fréquenté d'Inadiatafane, dans la région de Tombouctou (nord). Une quinzaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs gravement, dit-elle.
L'AFP n'a pu joindre les autorités maliennes. Elles se défendent contre les accusations régulières d'abus ou de bévue contre les populations civiles.
"Cette attaque doit faire l'objet d'une enquête en tant que crime de guerre car elle a fait des morts et des blessés parmi les civils et a pris pour cible des biens de caractère civil", dit Amnesty.
Des frappes de drone ont causé la mort de 13 civils, dont sept enfants, le 17 mars à Amasrakad (nord), et 14 autres, dont 11 enfants, le 23 mars à Douna (centre), dit Amnesty.
Le Mali est livré depuis 2012 aux confrontations entre l'armée régulière et les jihadistes d'une part, les indépendantistes du nord de l'autre, ainsi qu'aux violences de différents groupes armés.
Les exactions imputées aux jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation Etat islamique, aux milices et même aux forces régulières prennent communément beaucoup de temps pour être rapportées ou corroborées dans un contexte dégradé et en l'absence de relais d'information rapide et fiable dans des zones reculées. La junte au pouvoir depuis 2020 contrôle étroitement l'information sécuritaire.