Les familles des Français disparus en Argentine exhortent Macron à "ne pas les oublier"

1 min 31Temps de lecture approximatif

Des proches de Français disparus sous la dictature argentine ont demandé jeudi au président français de "ne pas oublier" leurs cas et de transmettre à son homologue argentin, Javier Milei, leur "inquiétude" sur l'hypothétique libération d'un militaire condamné.

"Les familles craignent que la justice qui a été rendue puisse être remise en cause et qu'Astiz, notamment, puisse être libéré. C'est ce que les familles voulaient avant tout transmettre à Emmanuel Macron", a déclaré à l'AFP Alberto Marquardt, après une rencontre à Paris avec des conseillers du président, en déplacement en Hongrie.

En juillet, six députés du parti au pouvoir en Argentine ont rendu visite à Alfredo Astiz et d'autres anciens militaires condamnés pour crimes contre l'humanité à la prison d'Ezeiza, dans la province de Buenos Aires.

Dans un message sur Whatsapp attribué par la presse locale au député Beltran Benedit, membre de cette délégation, l'homme politique évoquait une "visite humanitaire" à des "ex-combattants qui ont mené des batailles contre la subversion marxiste".

Astiz, ancien capitaine de marine de 72 ans, a été condamné à deux reprises en Argentine à la perpétuité pour des crimes contre l'humanité commis pendant la dictature militaire (1976-1983), notamment l'enlèvement et la disparition des religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon.

En France, il a également été condamné par contumace à la prison à vie en 1990 pour le même dossier.

Les proches des disparus français ont sollicité cette rencontre en octobre pour demander à Emmanuel Macron de maintenir la tradition de vigilance de Paris, incarnée par une phrase prononcée en 1994 à Buenos Aires par le ministre français des affaires étrangères de l'époque, Alain Juppé : "La France n'oublie pas".

"La France n'oublie pas la situation tragique dans laquelle des Français ont disparu en Argentine dans les années 70. Les familles peuvent toujours compter sur le plein soutien des autorités françaises", a assuré jeudi l'Elysée.

Selon la presse argentine, Emmanuel Macron pourrait se rendre à Buenos Aires à la fin de la semaine prochaine.

"Nous avons bon espoir que l'inquiétude des familles sera entendue par le président Macron et qu'il la portera devant Javier Milei", le chef de l'Etat argentin, a assuré l'avocate des familles Sophie Thonon.

En juillet, interrogé sur la visite des députés à Astiz, Javier Milei avait déclaré à la chaîne Neura: "C'est leur volonté. Je ne l'aurais pas fait".