Le Bangladesh a annoncé dimanche qu'il allait demander une "notice rouge" d'Interpol pour les dirigeants en fuite du régime de l'ancienne Première ministre Sheikh Hasina, renversée par une contestation en août.
"Les responsables des meurtres aveugles perpétrés lors du soulèvement de masse de juillet et août seront ramenés de l'endroit où ils se sont réfugiés", a déclaré dans la presse, Asif Nazrul, conseiller juridique du gouvernement intérimaire, "nous veillerons à ce qu'ils soient arrêtés et traduits en justice".
M. Nazrul n'a cité aucun nom, mais le Bangladesh a déjà émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Mme Hasina, 77 ans, que l'on a vue pour la dernière fois arriver en Inde après avoir fui en hélicoptère alors que la foule prenait d'assaut son palais.
L'Inde est membre d'Interpol, mais la notice rouge ne signifie pas que New Delhi doit livrer Mme Hasina. Les pays membres peuvent "appliquer leurs propres lois pour décider d'arrêter ou non une personne", selon le groupe, qui organise la coopération policière entre les 196 pays membres.
M. Nazrul a déclaré qu'ils demanderaient une notice rouge "dès que possible".
Interpol, dont le siège est à Lyon en France, publie des notices rouges à la demande d'un Etat membre, sur la base d'un mandat d'arrêt délivré dans le pays d'origine de l'intéressé.
Les notices rouges émises par l'organisme mondial de police alertent les services répressifs du monde entier sur les fugitifs.
Mme Hasina a été citée à comparaître devant le tribunal de Dacca le 18 novembre pour répondre à des accusations de "massacres, meurtres et crimes contre l'humanité".
Mohammad Tajul Islam, procureur en chef du Tribunal pénal international (TPI) du Bangladesh, a annoncé dimanche à l'AFP que le tribunal avait "demandé des mandats d'arrêt pour plus de 60 personnes" et que "jusqu'à présent, environ 25 d'entre elles ont été arrêtées".
Des dizaines d'alliés de Mme Hasina ont été placés en détention depuis la chute de son régime, accusés d'avoir participé à la répression policière qui a fait plus de 700 morts pendant les troubles qui ont conduit à son éviction.
Les quinze années (2009-2024) de règne de Mme Hasina ont été marquées par des violations généralisées des droits de l'homme, notamment la détention massive et les exécutions extrajudiciaires de ses opposants politiques.