Afrique du Sud: un ex-policier condamné pour le meurtre d'un militant contre l'apartheid

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Un ancien policier sud-africain, qui a reconnu avoir tué un jeune militant contre l'apartheid dans un township à l'est de Johannesburg en 1987, a été condamné mardi par un tribunal de Pretoria, a annoncé le parquet dans un communiqué.

Johan Marais, aujourd'hui âgé de 65 ans, avait plaidé coupable à son procès. En 2019, se réveillant à l'hôpital d'une tentative de suicide, il avait spontanément avoué à la police, 22 ans après le crime, avoir tiré sur le jeune homme, avait rapporté la presse locale.

Cet homicide avait fait l'objet d'une enquête par la commission Vérité et réconciliation, mise en place en 1996, après la fin du régime ségrégationniste.

Cet ancien chef d'une unité antiterroriste de la police du régime a été reconnu coupable du meurtre de Caiphus Nyoka. Sa peine sera prononcée à une date ultérieure.

Trois policiers qui étaient à ses côtés le soir du meurtre doivent être jugés à partir de la semaine prochaine.

Caiphus Nyoka, 23 ans, était un responsable syndicaliste noir, connu dans l'est de l'agglomération de Johannesburg pour ses critiques publiques contre l'apartheid.

"Au soir du 23 août 1987, Marais et plusieurs membres" de la police sécuritaire "se sont rencontrés pour discuter d'un plan pour tuer Nyoka", rappelle le parquet. Ils ont décidé d'organiser "un raid à son domicile".

Vers 02H30 du matin, ces hommes firent irruption chez lui, en se dirigeant vers la chambre qu'il partageait avec trois camarades. "Après l'avoir identifié, ils ont fait sortir ses amis de la pièce et ont tiré neuf fois", le tuant sur le coup.

Après avoir plaidé coupable, Marais avait été libéré sous caution et enjoint à ne pas communiquer avec les trois autres accusés, dont le procès doit s'ouvrir lundi à Benoni.

Le parquet "salue cette condamnation, qui reflète l'engagement à demander des comptes pour les crimes atroces" dont il a été saisi par la commission Vérité et réconciliation.

Les enquêtes sur ces affaires, qui par nature datent, sont difficiles en raison de la "disparition des preuves" et de l'absence de "témoins essentiels", souligne le parquet, estimant que cette condamnation est ainsi particulièrement "significative".