OPINION

Histoires de gangs : un autre regard sur la violence

Les gangs et les gangsters fascinent. Ce qui les caractérise, ce n'est pas la violence, que l'on retrouve dans toutes les sphères de nos sociétés, mais la façon dont ils la représentent de façon plus vivante et, d'une certaine manière, plus honnête. Le projet GANGS, dirigé par Dennis Rodgers, propose une série d'histoires de vies offrant un regard sur le monde, dans des lieux où la justice transitionnelle ne fait pas grand-chose jusqu'à présent. Dans le prolongement de notre carte du monde, de l'Opinion publiée hier, nous republions ici cinq de ces histoires fascinantes.

Histoires de gangs - Photo : un membre du gang MS-13 derrière les barreaux d'une prison au Salvador
Un membre du gang MS-13 dans la prison de Chalatenango, à 84 km au nord de San Salvador (Salvador), le 29 mars 2019. Photo : © Marvin Recinos / AFP
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Gaz, Sierra Leone : des guerres de rues à la poésie

Peut-on changer de vie quand on a été à la tête d’un redoutable gang de rue sierra-léonais ? Dans cet article, Kieran Mitton nous raconte comment le jeune Gaz est passé des gangs sierra-léonais à la poésie puis l’agriculture. Son parcours remarquable démontre que la voie de la criminalité n’est en aucun cas inéluctable chez les membres des gangs, et que les occasions de se réformer peuvent prendre différentes formes à différents moments.

Consommateurs autour d'un lieu de deal de 'kush' à Freetown. Le kush, un mélange de  produits chimiques et de plantes qui imitent les propriétés du cannabis, est de plus en plus consommé par les jeunes en Sierra Leone.
Consommateurs autour d'un lieu de deal de 'kush' à Freetown. Le kush, un mélange de produits chimiques et de plantes qui imitent les propriétés du cannabis, est de plus en plus consommé par les jeunes en Sierra Leone. Photo : © John Wessels / AFP

Sharif, Bangladesh : l’enfant des rues devenu défenseur des droits humains

Sally Atkinson-Sheppard relate le parcours de Sharif membre d’un gang pendant la guerre d’indépendance du Bangladesh devenu aujourd’hui défenseur des droits humains. Sharif raconte comment la guerre et les conflits l’ont contraint à vivre dans la rue à 14 ans et à intégrer divers gangs criminels pour survivre.

De jeunes garçons dans un champ à Sylhet, Bangladesh, 8 mars 2014.
De jeunes garçons dans un champ à Sylhet, Bangladesh, 8 mars 2014. Photo : © Adam Jones/Wikimedia

Jennifer, Honduras : 15 ans et toute première femme cheffe de gang

Ellen Van Damme dresse ici le portrait de Jennifer, la première cheffe de gang hondurienne, dont l’histoire illustre la nature souvent machiste et patriarcale des gangs, et les contraintes qui étaient les siennes du fait de son sexe, même en tant que cheffe de gang. Jennifer, 41 ans, a été la première cheffe de gang du Honduras, un pays dévasté par les guerres de gangs. Elle était à l’époque âgée de 15 ans. Voici son histoire.

Tegucigalpa, Honduras, novembre 2017, un policier anti-gang patrouille les rues avant le scrutin présidentiel face au sursaut de violences que connait le pays.
Tegucigalpa, Honduras, novembre 2017, un policier anti-gang patrouille les rues avant le scrutin présidentiel face au sursaut de violences que connait le pays. Photo : © Orlando Sierra / AFP

Marwan, Le Cap : une vie entre apartheid, guerre de gangs et rédemption

Steffen Jensen nous raconte l’histoire de Marwan, dont la vie dans les Cape Flats (quartiers situés à l’est de la ville du Cap) reflète en creux celle de l’Afrique du Sud depuis 1950 : apartheid, guerre des gangs, pauvreté. La damnation et la rédemption sont au cœur de son récit, indissociables de son implication dans les gangs. Marwan a passé des années dans un gang de la ville du Cap, la capitale de l’Afrique du Sud déchirée par l’apartheid.

Des habitants du quartier Hanover Park, théâtre de violentes guerres de gangs ces dernières semaines, le 29 mai 2022, au Cap en Afrique du Sud.
Des habitants du quartier Hanover Park, théâtre de violentes guerres de gangs ces dernières semaines, le 29 mai 2022, au Cap en Afrique du Sud. Photo : © Rodger Bosch / AFP

Soraya, Nicaragua : la vraie Reine des dealeuses

Soraya a participé au trafic de drogue dans le barrio Luis Fanor Hernández, un quartier pauvre de Managua, la capitale du Nicaragua où travaille Dennis Rodgers depuis plus de 20 ans. Connue localement sous le surnom de « la Reina del Sur », sa trajectoire montre comment la question du genre traverse cette activité criminelle et renforce de différentes manières la violence machiste et les dynamiques de domination patriarcales.

Une jeune fille et consommatrice de colle (drogue très addictive) à La Casita, près du centre de Managua en décembre 1999.
Une jeune fille et consommatrice de colle (drogue très addictive) à La Casita, près du centre de Managua en décembre 1999. Photo : © Manoocher Deghati / AFP

Danny, Glasgow : une adolescence de gangster dans les zones industrielles

Alistair Fraser et Angela Bartie retrouvent Danny, 70 ans, membre d’un gang de Glasgow dans les années 60 et dont l’histoire accompagne celle de la transformation de cette « ville populaire » prospère. La violence des quartiers de Glasgow dans les années 60 a façonné la vie des jeunes hommes. Un ancien gangster se raconte.

Glasgow, 1973, des jeunes hommes près de la gare Queen Street
Glasgow, 1973, des jeunes hommes près de la gare Queen Street. Photo : © Helmutt Zozmann, CC BY-NC-ND

Ces articles s'inscrivent dans le cadre du projet ERC coordonné par Dennis Rodgers’ « Gangs, Gangsters and Ganglands: Towards a Global Comparative Ethnography » (GANGS), Grant (no. 787935).

Cet article, légèrement modifié par Justice Info, est republié à partir de The Conversation France sous licence Creative Commons. Lire l’article original.The Conversation

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