Avocat du groupe des enfants-soldats autorisés à participer au procès, Jean-Louis Gilissen suggère aux juges d'appeler à la barre des représentants de Kinshasa et Kampala pour évoquer «l'existence d'enfants-soldats, l'utilisation de ceux-ci par des groupes armés, leur participation active aux hostilités ou encore la réalité de leur démobilisation».
L'avocat belge constate que les deux accusés « ont semblé contester l'existence même d'enfants-soldats en Ituri (...) ou à tout le moins, l'ampleur de ce phénomène ». Les deux miliciens congolais sont poursuivis pour crimes contre l'humanité commis lors du massacre de Bogoro, en Ituri, le 24 février 2003. Le procureur leur reproche notamment d'avoir enrôlé des enfants dans leurs troupes dans le cadre de cette attaque.
Selon la défense, les enfants « auraient été utilisés par les gouvernements congolais et ougandais » rappelle le représentant des victimes, qui ajoute que dans la mesure où « toutes les parties s'accordent à présenter ces autorités comme ayant été des acteurs du conflit qui a déchiré l'Ituri », la chambre devrait les entendre.
Dans cette affaire, les victimes ne sont pas autorisées à appeler des témoins à la barre, mais peuvent, en revanche, suggérer aux juges l'audition de certains témoins.
Ouvert en novembre 2009, le procès de Mathieu Ngudjolo et Germain Katanga touche à sa fin. Vendredi, la chambre tiendra une conférence de mise en état pour décider de la suite de l'affaire, dont l'audition éventuelle de nouveaux témoins. Les juges doivent aussi rendre une décision sur une demande de visite des sites de crimes en Ituri avant la clôture de l'affaire.
SM/ER/GF
© Agence Hirondelle