« Le fils de Kadhafi est Libyen, les crimes dont il est question ont été commis en Libye, contre les Libyens. Je pense que la Libye, en tant que pays souverain, malgré les problèmes qu'elle a traversés et doit encore résoudre, a le droit de juger des affaires pareilles », déclare le président rwandais, dans un enregistrement audio obtenu jeudi par l'agence Hirondelle.
Kagame s'exprimait mercredi à Kigali lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue congolais Denis Sassou Nguesso qui clôturait une visite de trois jours au Rwanda.
A ceux qui affirment que le système judiciaire libyen n'est pas encore prêt, le chef de l'Etat rwandais répond : « Il appartient aux Libyens de rechercher l'appui nécessaire auprès des organisations internationales capables de les aider à rendre le genre de justice qui est requis ».
La position du président rwandais est conforme aux règles de la CPI qui accordent la primauté aux juridictions nationales. C'est d'ailleurs ce qui a été rappelé mercredi par le procureur de la cour, Luis Moreno Ocampo, joint au téléphone à Tripoli.
Mais pour pouvoir juger sur leur sol le fils du Guide, les nouvelles autorités libyennes doivent convaincre les juges de la CPI de leurs capacités logistiques et de leur volonté politique de garantir à l'accusé un procès équitable.
« Ce sera aux juges de décider », a conclu le procureur argentin de la CPI.
ER/GF
© Agence Hirondelle