En Irak, les exécutions augmentent et s'accélèrent, accuse HRW

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Les exécutions "illégales" en Irak ont augmenté et leur rythme s'est accéléré en 2024, accuse Human Right Watch (HRW) dans un rapport publié mardi, appelant à "l'abolition totale" de la peine de mort.

Les tribunaux irakiens ont prononcé ces dernières années des centaines de condamnations à mort et des peines de réclusion à perpétuité contre des individus accusés de terrorisme ou de meurtre, souvent pour appartenance à un "groupe terroriste".

Les procès ont été critiqués par des organisations de défense des droits humains, dénonçant des jugements expéditifs et des aveux obtenus sous la torture.

Selon HRW, "le gouvernement irakien a considérablement augmenté le nombre des exécutions illégales et leur rythme s'est accéléré en 2024".

L'ONG a révélé que certains détenus avaient subi des actes de torture avant leur exécution, des photos de "trois corps remis après les exécutions" montrant "des signes de mauvais traitements, notamment des ecchymoses, des fractures et des blessures graves".

Le rapport a également répertorié des cas "de menaces croissantes de la part des autorités sur des prisonniers condamnés à mort et sur des ONG pour les dissuader de dénoncer publiquement les conditions de détention au sein dans la prison centrale de Nassiriya" (sud).

Egalement connu sous le nom de "prison al-Hout", ce centre de détention a été largement critiqué par des organisations humanitaires dénonçant des conditions inhumaines, et de nombreux Irakiens pensent que ceux qui y entrent n'en sortent jamais vivants.

HRW a exhorté les autorités à instaurer un "moratoire immédiat sur les exécutions, en vue d'une abolition complète de la peine de mort", soulignant qu'environ 8.000 personnes sont actuellement dans le couloir de la mort en Irak.

L'ONG a aussi critiqué l'absence de notification préalable des familles avant les exécutions, certaines recevant uniquement un appel pour récupérer les corps des mois plus tard.

En septembre, 50 personnes accusées notamment de "terrorisme" ont été exécutées, selon l'organisation indépendante AFAD, qui surveille les violations des droits humains en Irak.

D'autres cas similaires ont été recensés tout au long de l'année, malgré les démentis des autorités.

HRW a également exhorté le président irakien Abdel Latif Rachid à "cesser immédiatement de ratifier les condamnations à mort" et a appelé les juges à "enquêter sur les cas de torture et punir les responsables".

Des experts de l'ONU ont jugé fin juin que ces "exécutions systématiques (...) souvent basées sur des aveux obtenus sous la torture et en vertu d'une loi vague de lutte contre le terrorisme (...) pourraient s'apparenter à un crime contre l'humanité."