Mandats d'arrêt contre Netanyahu : Berlin "examine" les conséquences

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L'Allemagne "examine" les suites à donner aux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, a indiqué vendredi la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

"Nous examinons maintenant exactement ce que" l'émission de ces mandats d'arrêt "signifie pour l'application en Allemagne", a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande, interrogée sur la chaîne de télévision publique ARD.

Une éventuelle arrestation reste "théorique", ces responsables ne se trouvant pas en Allemagne "pour le moment", a souligné Mme Baerbock.

En tant que "partie contractante" de la CPI et "Etat qui reconnaît" ce tribunal international, l'Allemagne est "de fait liée" aux décisions de la juridiction, a aussi dit Mme Baerbock, se rangeant derrière la position du chef de la diplomatie européenne.

La CPI a provoqué la fureur d'Israël en émettant jeudi des mandats d'arrêt sans précédent contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Un autre mandat de la CPI pour les mêmes motifs vise Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas dont l'attaque sanglante le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a été suivie d'une offensive militaire dans la bande de Gaza, ravagée par des bombardements massifs depuis.

Berlin, qui a augmenté récemment ses livraisons d'armes à Israël, cherche un équilibre de plus en plus difficile à trouver entre son soutien historique à Israël et ses appels au respect du droit international dans le conflit au Proche-Orient qui fait rage dans la bande de Gaza et s'est étendu au Liban.

Jeudi, Josep Borrell avait affirmé que les mandats d'arrêt devaient être "respectés et appliqués", même si certains pays membres de l'Union européenne les ont critiqués.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, a annoncé vendredi inviter Benjamin Netanyahu pour "défier" la décision de la CPI.

Le président américain Joe Biden a lui jugé "scandaleux" ces mandats d'arrêt qui induisent selon lui une "équivalence" entre le Hamas et Israël, à qui il a réitéré son soutien.

Ni les Etats-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI, une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre.

Fondée en 2002, cette institution qui compte aujourd'hui 124 Etats membres n'a prononcé depuis sa création qu'une poignée de condamnations.