Kosovo: un ancien chef rebelle condamné à indemniser les victimes

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Un tribunal international spécial a ordonné vendredi à un ancien commandant rebelle du Kosovo de payer plus de 200.000 euros de dommages et intérêts aux victimes de crimes commis pendant la lutte pour l'indépendance en 1999.

Pjeter Shala, 61 ans, également connu sous le nom de "Commandant Wolf", a été condamné en juillet à 18 ans de prison pour des crimes de guerre commis pendant le conflit d'indépendance du Kosovo en 1998-1999, opposant les rebelles séparatistes de l'UCK aux forces loyales au dirigeant serbe de l'époque, Slobodan Milosevic.

Le tribunal, qui siège à La Haye, a "fixé le montant total des réparations auxquelles M. Shala est redevable à 208.000 euros", a déclaré la juge Mappie Veldt-Foglia.

"M. Shala est condamné à payer, en compensation du préjudice infligé", des sommes allant de 8.000 à 100.000 euros à huit victimes, ainsi qu'une somme collective de 50.000 euros, a ajouté Mme Veldt-Foglia.

Arrêté en Belgique en 2021, Pjeter Shala était accusé de détention arbitraire et traitement cruel d'au moins 18 détenus civils soupçonnés d'espionnage ou de collaboration avec la Serbie, de tortures et de meurtre.

Il a été reconnu coupable de trois de ces chefs d'accusation mais acquitté de celui de "traitement cruel".

Selon le tribunal, M. Shala faisait partie d'un groupe de soldats de l'UCK qui ont gravement maltraité des détenus dans une usine métallurgique servant de quartier général de l'UCK à Kukes, dans le nord-est de l'Albanie.

Le tribunal spécial pour le Kosovo, financé par l'Union européenne, est une instance de droit kosovar composée de juges internationaux et chargée d'enquêter sur des crimes commis par l'UCK pendant et après le conflit.

Les affrontements, de 1998 à 1999, ont fait 13.000 morts et se sont achevés lorsque les forces du président serbe Slobodan Milosevic se sont retirées, après une campagne de bombardements de l'Otan qui a duré onze semaines.

La juridiction a porté des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité contre plusieurs hauts responsables de l'UCK, dont l'ancien président du Kosovo Hashim Thaci (2016-2020), qui a démissionné après avoir été inculpé.