La présidente de la CPI dénonce des attaques menaçant son existence

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La présidente de la Cour pénale internationale (CPI) a fustigé lundi des attaques contre la cour, qui se retrouve la cible de "menaces, pressions, actes de sabotage" et traitée comme une organisation terroriste, après ses mandats d'arrêt pour les guerres à Gaza et en Ukraine.

S'adressant aux membres de la CPI à La Haye, la présidente de la cour, Tomoko Akane, a déclaré que la juridiction était confrontée à "des mesures coercitives, des menaces, des pressions et des actes de sabotage", sans donner de détails.

"Nous sommes à un tournant de l'histoire (...) Le droit international et la justice internationale sont menacés. Tout comme l'avenir de l'humanité", a-t-elle ajouté.

"La cour est menacée de sanctions économiques draconiennes par les institutions d'un (...) membre permanent du Conseil de sécurité comme s'il s'agissait d'une organisation terroriste", a-t-elle ajouté, dans une allusion sans les nommer aux Etats-Unis.

"Si la cour disparaît, cela impliquera inévitablement l'effondrement de toutes les affaires (...) Le danger pour la cour est existentiel", a-t-elle poursuivi.

"La Cour pénale internationale continuera de remplir son mandat légal, de manière indépendante et impartiale, sans céder à aucune ingérence extérieure", a-t-elle affirmé.

La CPI a suscité des critiques après les mandats d'arrêt émis le mois dernier contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ancien ministre de la Défense et un chef du Hamas.

Les juges de la CPI ont déclaré qu'il y avait des "motifs raisonnables" de soupçonner les trois hommes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour l'attaque du Hamas du 7 octobre et la guerre israélienne qui a suivi à Gaza.

M. Netanyahu a qualifié la décision d'antisémite, tandis que le président américain Joe Biden a qualifié les mandats d'arrêt contre les Israéliens de "scandaleux".

Certains républicains américains ont appelé le Sénat à sanctionner la CPI, qui compte 124 membres, mais ni les États-Unis, ni Israël, ni la Russie.

La CPI a également émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine. Moscou a réagi en émettant ses propres mandats d'arrêt contre de hauts responsables de la cour.

"Plusieurs élus sont gravement menacés et font l'objet de mandats d'arrêt émis par un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU", a dès lors observé Mme Akane.

Il est "épouvantable" que des pays semblent "scandalisés" lorsque la CPI émet des mandats d'arrêt fondés sur le droit international, a poursuivi Mme Akane.