Des responsables du gouvernement soudanais, dont l'armée est en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont accusé lundi leurs adversaires d'avoir lancé des drones assemblés aux Émirats arabes unis depuis le Tchad voisin.
"Les enquêtes montrent que ces drones sont assemblés aux Émirats arabes unis et lancés depuis le Tchad près de la frontière soudanaise", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ali Youssef aux journalistes à Port Soudan.
Le ministère soudanais de la Défense a montré ce qu'il a présenté comme des preuves du lancement de ces drones le mois dernier contre la capitale de l'État du Darfour-Nord, El-Fasher, ainsi que contre la ville jumelle de la capitale Khartoum, Omdurman, à plus de 1.000 kilomètres à l'est de la frontière.
Selon le porte-parole du gouvernement soudanais, Khalid Aleisir, "la guerre a pris une tournure dangereuse avec l'implication du Tchad". "En tant que gouvernement soudanais, nous considérons qu'il s'agit d'une attaque directe des Émirats arabes unis et du Tchad contre le Soudan et son peuple", a-t-il dit lundi.
L'an dernier, les experts des Nations unies chargés de surveiller l'embargo sur les armes au Darfour ont qualifié de "crédibles" les accusations selon lesquelles les Émirats arabes unis auraient acheminé des armes aux FSR via le Tchad.
Les Émirats arabes unis ont nié à plusieurs reprises soutenir ces forces paramilitaires.
En juin à l'ONU, l'ambassadeur émirati auprès des Nations Unies, Mohamed Issa Hamad Mohamed Abushahab, avait rejeté les allégations de son homologue soudanais, Al-Harith Idriss al-Harith Mohamed, selon lequel les FSR étaient "soutenues en armes par les Émiratis".
M. Abushahab avait rejeté ces accusations comme "ridicules".
La guerre en cours depuis avril 2023 entre l'armée soudanaise et les FSR a causé la mort de dizaines de milliers de victimes, déplacé plus de 11 millions de personnes, et placé le pays au bord de la famine.
Les analystes avertissent que l'implication d'autres pays dans ce conflit ne fera que prolonger les souffrances ds Soudanais.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment d'avoir pris pour cible des civils et bombardé sans discrimination des zones résidentielles. Les FSR ont été spécifiquement accusées d'atrocités, notamment de nettoyage ethnique, d'exécutions sommaires et de pillages généralisés.