«L'accusation n'est pas en mesure d'annoncer le nombre de documents car son enquête n'est pas terminée », a expliqué le substitut, Eric McDonald, au cours d'une audience organisée jeudi 14 décembre. «Cela nous rend la tâche absolument impossible », a rétorqué maître Emmanuel Altit, l'un des avocats de Laurent Gbagbo. L'avocat a ensuite précisé que la défense présenterait des témoins lors des audiences de confirmation des charges, prévues le 18 juin prochain, mais a ajouté qu'il n'était pas en mesure, aujourd'hui, « d'annoncer le nombre de témoins car nous attendons les pièces du procureur ».
L'avocat parisien a aussi souligné, à plusieurs reprises, que la défense manquait de moyens. « Nos conditions de travail sont extrêmement difficiles », a-t-il affirmé. « La défense n'a pas encore les moyens dont elle devrait disposer pour travailler dans des conditions efficaces. Nous n'avons pas de bureau, pas d'ordinateurs et des problèmes d'accès au système informatique de la Cour », a-t-il encore ajouté.
Au cours d'une manifestation réunissant près de 600 partisans de l'ancien président, samedi 10 décembre, des Ivoiriens de la diaspora ont lancé une collecte pour soutenir l'ex-président. « Pour le procès... et pour ce que vous savez » avait déclaré Apollos Dan, l'un des organisateurs de la manifestation, qui avait demandé à chaque Ivoirien de faire un don de 50 euros pour la défense de l'ancien chef d'Etat.
Laurent Gbagbo est suspecté de crimes contre l'humanité commis en Côte d'Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 11 avril 2011, date à laquelle il avait arrêté au Palais présidentiel d'Abidjan par les forces pro Ouattara. L'ancien président ivoirien a été transféré à La Haye le 30 novembre 2011.
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