Trois personnes seront jugées le 25 septembre 2025 à Paris, soupçonnées d'avoir cyberharcelé et menacé de crimes et délits la DJ française Barbara Butch, star du tableau incarné par des drag queens lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris fin juillet, a indiqué jeudi le parquet.
Ces trois personnes majeures (nées en septembre 1968, mars 1986 et juillet 2001) seront jugées pour cyberharcèlement. Elles risquent deux ans d'emprisonnement.
Outre Barbara Butch, d'autres figures de cette cérémonie avaient déposé des plaintes, dont le directeur artistique Thomas Jolly ou la drag queen Nicky Doll, ainsi que des hauts responsables événementiels.
Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris avait confié l'enquête, ouverte après la plainte déposée le 29 juillet par la DJ, à l'OCLCH (Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine).
En plus des trois personnes majeures, un mineur né en 2007 a aussi été interpellé et placé en garde à vue mardi mais comme le veut la procédure pénale, le parquet de Paris s'est dessaisi le concernant au profit du parquet de Saint-Etienne, son lieu de domicile.
Sollicité, ce parquet a indiqué n'avoir pas été informé dans l'immédiat.
Barbara Butch, artiste, militante féministe et lesbienne, avait déposé plainte au lendemain d'un message sur Instagram où elle disait avoir été "la cible d'un énième cyberharcèlement - particulièrement violent".
"Si dans un premier temps j'ai décidé de ne pas prendre la parole pour laisser les +haters+ ("haineux" en français, NDLR) s'apaiser, les messages que je reçois sont de plus en plus extrêmes", justifiait l'artiste française.
"Ceux qui s'en prennent à Barbara Butch le font car ils ne supportent pas qu'elle puisse représenter la France, parce que c'est une femme, lesbienne, grosse, juive... Le problème, c'est leur intolérance et leur obscurantisme", avait dénoncé son avocate, Me Audrey Msellati.
Le comité d'organisation Paris-2024 avait pour sa part "fermement condamné" le cyberharcèlement dont a été victime "l'équipe artistique" de la cérémonie d'ouverture.
Barbara Butch a participé au tableau intitulé "Festivité", commençant par l'image d'un groupe attablé, dont plusieurs drag queens célèbres (Nicky Doll, Paloma et Piche reconnaissable à sa barbe blonde), que certains ont interprété comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci.
Cette séquence a été vivement critiquée par des responsables politiques d'extrême droite, notamment en France et en Italie, mais aussi par le président élu américain Donald Trump, tandis que l'épiscopat français a déploré "des scènes de dérision et de moquerie du christianisme".