L'Azerbaïdjan a annoncé mardi avoir remis au tribunal le dossier des 15 dirigeants séparatistes arméniens accusés de crimes de guerre, après la reconquête par Bakou l'année dernière de l'enclave montagneuse du Karabakh.
Les éléments de l'enquête azerbaïdjanaise concernant les crimes présumés "commis avec le soutien total de la république d'Arménie et de ses forces armées ont été remis au tribunal", a indiqué le Parquet général azerbaïdjanais dans un communiqué.
L'affaire concerne "15 individus et 2.548 épisodes" liés aux crimes de guerre, selon la même source. Les anciens présidents séparatistes du Karabakh, Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian et Araïk Haroutiounian figurent parmi les accusés.
Les chefs d'inculpation comprennent notamment "une guerre agressive" ou la "déportation ou déplacement forcé de la population".
En septembre 2023, l'Azerbaïdjan a mené une offensive éclair et s'est emparé de l'ensemble du Karabakh, mettant fin à trois décennies de conflit avec l'Arménie pour le contrôle de l'enclave.
Plusieurs dirigeants sécessionnistes avaient été arrêtés dans la foulée, alors que l'ensemble de la communauté arménienne de la région, plus de 100.000 personnes, s'est réfugiée en Arménie.
Pour sa part, l'Arménie a condamné à plusieurs reprises l'arrestation des dirigeants séparatistes et a réclamé leur libération.
Le ministère arménien des Affaires étrangères a assuré que l'Arménie "ferait tout son possible pour protéger les droits des représentants" du Karabakh, "arrêtés illégalement" selon Erevan.
Rouben Vardanian, un autre dirigeant séparatiste qui a dirigé la région entre novembre 2022 et février 2023, reste en détention provisoire à Bakou.
Depuis la victoire de l'Azerbaïdjan en septembre 2023, Bakou et Erevan ont multiplié les négociations et ont annoncé mi-mai s'être mis d'accord sur la délimitation d'une partie de la frontière commune, condition préalable à tout accord de paix durable.
Une première guerre dans les années 1990, gagnée par l'Arménie, avait fait environ 30.000 morts