Le Bangladesh a annoncé lundi avoir demandé à l'Inde d'extrader l'ex-Première ministre Sheikh Hasina afin qu'elle soit jugée, alors qu'elle s'était réfugiée dans ce pays après avoir fui précipitamment Dacca à la suite d'un mouvement de protestation.
Mme Hasina, qui dirigeait le Bangladesh d'une main de fer, et dont le régime était soutenu par New Delhi, s'était enfuie en Inde en hélicoptère le 5 août au moment où des protestataires prenaient d'assaut le palais de la Première ministre à Dacca, après des semaines de manifestations.
"Nous avons informé le gouvernement indien par une note verbale (note diplomatique) que nous voulons qu'elle soit de retour pour le processus judiciaire", a déclaré à la presse Touhid Hossain, chargé des Affaires étrangères au sein du gouvernement intérimaire du Bangladesh.
Dacca a déjà émis un mandat d'arrestation à l'encontre de Mme Hasina qui a été mise en demeure de comparaître en novembre devant un tribunal pour "massacres, meurtres et crimes contre l'humanité".
Des dizaines d'alliés de Mme Hasina ont été emprisonnés depuis la chute de son régime, sous l'accusation d'avoir été impliqués dans la répression policière qui a fait plus de 700 morts au cours du soulèvement qui a abouti au départ de l'ex-Première ministre.
Le règne de 15 ans de Mme Hasina a été marqué par des violations des droits de l'homme, des détentions massives et meurtres d'opposants politiques.
Un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères a confirmé que la demande du Bangladesh avait été reçue par New Delhi.
"Nous confirmons avoir reçu aujourd'hui une note verbale de la Haute Commission du Bangladesh au sujet d'une demande d'extradition", a déclaré le porte-parole.
"A ce jour, nous n'avons pas de commentaire à faire à ce sujet", a-t-il souligné.
Le Bangladesh avait indiqué en novembre qu'il demanderait une "notice rouge" d'Interpol concernant les responsables en fuite du régime de Hasina.
L'Inde est membre d'Interpol, mais les notices rouges n'impliquent pas que New Delhi doive remettre Mme Hasina car chaque pays applique ses propres lois concernant les arrestations.
burs-pjm/dhw/mr/vmt