Un juge guatémaltèque a ordonné la capture de deux dirigeants indigènes qui auraient fait partie d'un commandement de guérilla accusé d'un massacre dans une communauté maya en 1982 pendant la guerre civile (1960-1996), a rapporté lundi le parquet.
Pablo Ceto et Miguel Itzep sont accusés d'avoir tué, avec d'autres membres de l'Armée de guérilla des pauvres (EGP, aujourd'hui disparue), plus de 120 personnes le 13 juin 1982 dans le village de Chacalté (nord-ouest), selon le parquet.
"Agissant en tant que dirigeants ou commandants du Front de guérilla +Ho Chi Min+" de l'EGP marxiste, "ils ont attaqué les habitants du village de Chacalté dans le but de les exterminer, en raison de leur refus de collaborer à leurs opérations (subversives) et parce qu'ils considéraient que la communauté était située dans un endroit stratégique pour pouvoir contrôler la zone", a-t-il détaillé.
Pablo Ceto est directeur d'une université communautaire et a été candidat à la présidentielle en 2019 pour un parti composé d'anciens combattants. Miguel Itzep est lui représentant d'un mouvement de victimes de guerre.
Tous deux sont accusés de meurtre et de crimes contre l'humanité.
Ce lundi, plusieurs raids ont été menés dans la zone de la capitale et à Quiché (nord-ouest), où s'est produit le massacre.
La guerre civile au Guatemala a fait quelque 200.000 morts ou disparus, selon la Commission de clarification historique, qui a conclu que la majorité des violations des droits de l'homme pendant la guerre ont été perpétrées par les forces de l'État, principalement militaires.
En 2014, la justice locale avait condamné l'ancien guérillero Fermín Solano à 90 ans de prison pour le massacre de 22 indigènes dans le village d'El Aguacate (ouest) entre le 22 et le 25 novembre 1988.
C'est la seule condamnation prononcée contre un dirigeant de guerilla pour les crimes de la guerre civile.